Vous aurez certainement remarqué le nombre d’incubateurs, d’accélérateurs, de consultants en entrepreneuriat, de mentors, etc… qui arpentent la scène entrepreneuriale française depuis quelques temps. Chacun y va de son conseil, de son offre d’accompagnement, de sa notoriété liée à l’organisme qu’il représente, de son harangue dans toutes les conférences (où il se fait payer, conférencier étant devenu un métier rémunéré sur les villes de la Frenchtech…).
Ces gens généralement n’ont jamais monté de boite, mais ils savent. Et ils savent mieux que vous comment lancer et pérenniser votre projet. Ou alors ils peuvent aussi avoir un succès à leur actif (souvent non vérifiable) et vous prendre de haut, vous le pauvre petit mécréant qui ose se lancer dans la création d’entreprise en n’y connaissant rien.
Heureusement il doit y avoir des gens biens, de ceux qui vous apprennent plein de choses, vous mettent en relation, vous suivent au long cours, vous motivent, etc… Mais s’il est un unique conseil à retenir c’est : lancez-vous et faites comme bon vous semble.
Il n’existe pas une unique manière de créer une boite, un seul mode d’emploi pour réussir, et ce n’est pas parce qu’une façon de faire a réussi à quelqu’un que cela sera de même pour vous. Vous devez vous faire votre propre expérience et opinion. Se lancer, agir avec passion, parce qu’au fond de vous, vous savez que vous devez le faire, même si vous ne vous l’expliquez pas, même s’il y a plus de chances que ce soit un échec qu’un nouveau BlaBlaCar et fait fi des conseils de ceux “qui savent”.
Parce que vous seuls savez là où vous devez aller. Entreprendre c’est un choix de vie, et si cela doit réussir, cela se fera. Ce n’est pas en lisant tous les livres écrits sur le sujet, en allant à toutes les conférences de la scène parisienne, en prenant rendez-vous avec le dernier jetsetteur du web, en pitchant votre projet à un auditoire endormi attendant le cocktail networking, que vous aurez de meilleurs clés pour avancer vers le succès.
Alors écoutez tout, n’écoutez rien, mais ne suivez pas à la lettre tout ce qui se dit, vivez votre vie d’entrepreneur avant tout ! Ne vous faites pas rabaisser par des créateurs d’incubateurs qui ne font cela que pour la notoriété, ne répondez pas aux questions indiscrètes des mentors qui veulent savoir l’état de votre compte en banque et vos projets familiaux. Si vous voulez monter votre boite seul(e) sans associé, faites-le, même si c’est “prouvé” qu’à plusieurs on va plus loin. Si vous n’avez pas envie de faire un business plan, parce que vous n’y croyez pas, n’en faites pas ! Si vous n’avez pas un plan de vie à 3 ans, ne stressez pas, si vous voulez faire un break de 6 mois pour partir à la rencontre des inuits pour trouver la créativité, faites-le. Le seul maitre à bord c’est vous.
Faites-ce que vous voulez, ne vous justifiez pas, agissez comme bon vous semble, en accord avec vous-même. Votre vie vous appartient, elle n’appartient pas aux prédateurs de l’entrepreneuriat.
Ton article me rapelle une anecdote vécue en Guadeloupe alors que j’y étais directeur de banque.
Je reçois une dame qui me présente un projet très bien réfléchis de restaurant qui avait une caractéristique bien spécifique, en fait unique. Je travaille avec elle et elle repart avec un avis très favorable de ma part sur la faisabilité du financement.
2 jours plus tard, une autre dame se présente et me propose un projet… en tout point identique au 1er… Je creuse, je cherche sans aborder ce point de front car secret bancaire.
Je m’absente du bureau un moment avec son dossier sous le bras mais aussi celui de la 1ere cliente que j’ai pris discrètement. Je m’isole dans une pièce 5 minutes afin de comparer les 2 dossiers. Et là : bingo ! La 2ème travaille dans le cabinet comptable qui a fait le prévisionnel de la 1ère (tu parles de prédateurs dans ton site ?).
Il va sans dire que j’ai informé la 2ème cliente de cette découverte et que j’ai appelé l’expert comptable, qui, pas de chance pour elle, était une très bonne connaissance afin qu’il soit informé de ce qui se passe dans ses équipes.
D’où la nécessité de bien lire les contrats envers les prestataires, dont les clauses de confidentialité.
c’est fou comme histoire !