Depuis quelques mois, les médias regorgent d’articles à propos de la jeunesse de notre pays qui n’a plus d’espoir, qui est déprimée, laissée pour compte par le gouvernement. Certes la crise actuelle frappe durement la nouvelle génération qui devrait vivre la meilleure période de sa vie, envisager l’avenir avec sérénité, profiter de ses amis, faire des projets et croire en de joyeux lendemains. Mais pour autant est-ce que tous les jeunes sont dans cette situation de pessimisme catastrophique ? Non, bien évidement, mais il serait mal venu de parler de celles et ceux qui réalisent leurs rêves alors que la majorité s’enfonce dans le désespoir…
Et pourtant, sur Fractale, j’ai toujours eu à cœur de promouvoir celles et ceux qui vivent à contre-courant, qui défient la tendance bien française à tout voir en noir (rappelons que même hors pandémie, nous sommes la nation la plus pessimiste au monde, alors que nous avons tout pour être heureux …) et qui entreprennent leur vie, contre vents et marées. Quitte à passer parfois pour de doux rêveurs insensés… Mais ils vivent la vie qu’ils ont choisit, en-dehors de tout diktat, de pression sociétale, toujours avec optimisme et envie d’aller plus loin. C’est pour moi l’essence même d’une vie réussie.
Alors quand j’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux pour dénicher des personnes qui ont fait le choix de poursuivre leurs rêves, même en cette période négative, plusieurs personnes m’ont contacté, dont Alexandre Prévert, 24 ans, au parcours brillant, hors des sentiers battus, qui m’a parlé de son projet actuel de partir vivre quelques temps en Amérique du Sud. Il est actuellement au Chili, avant de continuer son périple vers l’Argentine, où les conditions d’accès sont compliquées en ce moment “Je suis à Santiago du Chili , où la vie est très tranquille. C’est le plein été, les règles se détendent et on sort relativement quand on veut et comme on veut. Reste juste le toque de queda (couvre-feu) à 22h00 et évidemment le masque dans la rue” indique t’il.
Alexandre a fait le choix de partir au Chili en novembre dernier, alors qu’il avait déjà quitté la France depuis 2 ans, “pour fuir le climat délétère et peut-être même surtout le parisianisme“, pour l’Espagne, où il profite du pays et de la vie sud-américaine pour le moment. “Il me reste des fonds dans la boîte pour vivre convenablement et j’ai encore quelques sources de production (poésie, animations, musique) qui me permettent d’envisager l’avenir sans aucun souci” explique t’il.
“Il me reste des fonds dans la boîte pour vivre convenablement”
Car Alexandre, malgré son jeune âge a déjà un parcours professionnel bien rempli et original. En décembre 2019, il a donné un spectacle de stand-up musical au Bataclan à Paris, où il a fait salle comble ” jouer au Bataclan était un des premiers rêves à réaliser dans ma jeune vie“. Un “« one-shot » assez facile à réaliser” selon lui, qui venait consacrer 4 années de représentations à travers la France et plusieurs pays européens, et dont le dernier thème était “Où sont passés vos rêves ?” mêlant piano, poésie, littérature, réflexions personnelles sur la vie…
Un thème qui lui ait venu tout simplement “dans un avion direction Vienne avec mon papa ! Nous avions l’habitude de participer ensemble à la construction des spectacles et en pleine saison 2, nous cherchions le titre de ce qui allait être la saison 4, qui était déjà destinée à être reliée au(x) rêve(s)“. Alexandre – qui est diplômé du conservatoire de Paris et de l’université de La Sorbonne – avait-il déjà si jeune abandonné ses rêves pour en faire le thème central de son spectacle ? “Cela faisait surtout longtemps que je ne les suivais pas ou plus ! Il était temps de remettre tout ça dans le bon sens” … Et donc de prendre le temps de réfléchir à ses propres rêves, loin des injonctions d’une carrière toute tracée. “Ce spectacle m’a permis de m’en libérer, paradoxalement ! Il m’a permis (une nouvelle fois) de me retrouver face au miroir et de prendre les décisions (aidées par le COVID) cohérentes par rapport à mes envies et choix de vie intimes 🙂 à assumer dans la réalité du quotidien“.
“Cela faisait surtout longtemps que je ne les suivais pas ou plus ! Il était temps de remettre tout ça dans le bon sens”
Un choix qui l’a donc mené à quitter le monde du spectacle “je ne pense plus à la scène, elle ne me manque pas et je ne me projette pas dans un retour“, et s’envoler pour le Chili où il prend du temps pour lui ” il me reste des fonds dans la boîte pour vivre convenablement et j’ai encore quelques sources de production (poésie, animations, musique) qui me permettent d’envisager l’avenir sans aucun souci“. Un projet mené en pleine pandémie mondiale, vu par son entourage “au début un peu rock’n’roll, mais au final aucun problème; plutôt contents de me voir prendre les décisions nécessaires à mon bonheur et à ma liberté“.
Je ne pense plus à la scène, elle ne me manque pas et je ne me projette pas dans un retour
Un changement de vie qui le rend beaucoup plus heureux que sa vie passée, pourtant très riche “c’est sans comparaison possible. C’est terrifiant de se rendre compte à quel point on accepte d’aller mal et de rester dans cet état“. Ajoutant que chacun devrait “arrêter de se « sentir » et « faire » !” les choses dont il/elle rêve. Son rêve à lui, quel est-il à travers ce changement de vie ? “Poursuivre le voyage en Amérique du Sud et me rapprocher des dinosaures ! Mes vrais amis d’enfance. Trouver des sites de fouille pour plonger dans la paléontologie et le jurassique 🙂 le crétacé.”
Mais Alexandre fourmille d’autres projets “j’ai aussi pris la plume, et écrit un recueil de poèmes/chansons « Paroles confinées » en hommage-clin d’œil à mon lointain cousin Jacques Prévert : http://alexandreprevert.com/parolesconfinees “, et pourquoi pas se présenter à la
Présidence de la République 🙂