Les relations presse sont le Graal de tous les entrepreneurs, faire parler de sa startup dans les médias, tout le monde en rêve. A l’heure des médias numériques, il est beaucoup plus facile de collectionner les articles de promotion qu’il y a 10 ans quand seule la presse papier régnait en maitre sur les médias.
Les mails et numéros de téléphone des journalistes et bloggeurs trainent partout sur le net, via les réseaux sociaux ou les bases de données et chacun peut envoyer régulièrement ses communiqués de presse pour parler de son actualité et espérer une news sur plusieurs d’entre eux.
Certains passent par des agences RP, des free lance, prennent des stagiaires ou le font eux-mêmes, en fonction de leurs moyens et leurs ressources en interne.
Pourtant dans tous les cas les entrepreneurs commettent des erreurs, et parfois des énormes qui les empêchent d’avoir de bons retours dans la presse et risquent même parfois de se faire blacklister par les journalistes. Car un journaliste, il faut le savoir, c’est susceptible… Quand on reçoit plusieurs dizaines de CP chaque jour, on peut vite se sentir agresser par certains…
- Envoyer des communiqués de presse en nombre, sans personnalisation
Il s’agit de l’erreur la plus courante… Et la plus horripilante ! Les agences RP et les entrepreneurs achètent et se repassent des listes entières de mails de journalistes, soi-disant “ciblés” à qui il suffirait selon la rumeur d’envoyer son CP fait maison, pour faire parler de sa boite sur leur média. Au pays de Oui-Oui peut-être, mais pas dans la vraie vie. Si faire de la com’ ne tenait qu’à un clic, cela serait facile, mais comme tout ce qui concerne l’entrepreneuriat, c’est beaucoup plus compliqué que cela et le travail de fainéant ne paye jamais… D’une part ces envois dépersonnalisés sont très mal faits, en noir et blanc, sans photo, avec une typo digne des années 90, et d’autre part, les sujets ne sont pas en adéquation avec la ligne éditoriale du magazine ou le plus souvent inintéressants. Sans compter que lorsqu’on répond au mail en demandant des précisions ou proposant une interview, on ne reçoit quasiment jamais de réponse ou bien un mail désabusé du type “c’est quoi votre magazine ? Quelle est votre audience ? Ok on va réfléchir”. Vous croyez que seuls les petites structures agissent ainsi ? Détrompez-vous, même des énormes entreprises fonctionnent ainsi.
- Acheter les journalistes en les invitant à des events
La mode en ce moment, c’est d’organiser des events de toutes sortes et comme il y en a de trop, il faut faire parler de soi pour attirer du monde. La plupart des médias en ligne ont une rubrique agenda et se contentent de relayer l’info sans éditorialiser l’article. Aucun intérêt pour le lecteur. Nous ne sommes pas là, en tout cas chez Fractale, pour faire la promo de votre event, même si vous nous invitez à votre conférence ou votre lunch chez Fauchon. D’une part on en parle si on sent bien le projet, s’il apporte une réelle valeur ajoutée à nos lecteurs et d’autre part uniquement si vous répondez à nos questions pour nous expliquer d’où est venue l’idée, le sujet, comment va se dérouler la soirée, etc… Afin que chacun sache en toute connaissance de cause s’il a un intérêt à s’y déplacer. Nous inviter à votre event ne nous oblige aucunement à l’annoncer sur notre média.
- Accepter une interview et ne finalement jamais y répondre
Lorsqu’un journaliste vous propose une interview par mail, plutôt qu’en rendez-vous car il n’a pas le temps ou vous êtes trop loin, et que vous acceptez d’y répondre, répondez-y ! Préparer des questions pour un entrepreneur afin de rédiger une interview prend un temps fou et demande une longue préparation, de la recherche, un angle éditorial, etc… Donc si vous ne répondez pas, vous nous faites perdre du temps, mais surtout vous perdez en crédibilité et professionnalisme. Et si en plus vous ajoutez “vous avez notre CP, servez-vous en pour écrire votre article”, c’est mal parti pour vous. Car cela revient à prendre le journaliste pour votre larbin qui se devrait de recopier vos infos, sans les vérifier et sans en savoir plus sur votre entreprise. Cela fonctionne peut-être avec les sites qui relaient des actus, telles que “xxx a levé xx millions d’euros” ou “xxx est en négociation pour racheter yyy”, mais ce n’est pas très intéressant pour des lecteurs qui veulent un peu plus q’une information partagée dans toute la presse. Recopier un CP sans en demander plus n’est pas professionnel et conduit à faire de son magazine un simple pourvoyeur de publirédactionnels.
Des conseils faciles à appliquer pensez-vous et pourtant vous êtes nombreux à agir ainsi, pensant certainement que nous avons besoin de contenu et que tout est bon à prendre. Certes nous cherchons de l’information, des exclusivités, des pépites, le sujet qui fera la différence, mais nous ne nous faisons pas acheter, nous n’acceptons aucune pression et nous aimons travailler avec des entrepreneurs qui vivent et incarnent leur boite. Qui aiment tellement leur entreprise qu’ils la chouchoutent dans toutes leurs actions, surtout la com’ car c’est ce qui fait décoller une entreprise.
Pour nous séduire, vos communiqués de presse doivent être travaillés graphiquement, vos mails de prise de contact doivent créer de l’affect, montrer que vous connaissez notre ligne éditoriale et que vous savez que votre startup pourra avoir sa place dans l’un de nos sujets. Vous devez raconter une histoire, votre histoire et celle de votre boite. On s’en fout que vous ayez fait une école de commerce et passé 5 ans dans un grand groupe, on veut savoir quelles sont vos motivations, vos failles, l’accident de parcours qui vous a tout fait envoyer balader pour créer votre entreprise. Parlez nous de votre mère, de votre ex, de vos révoltes, tout ce qui peut montrer que vous vivez votre projet, plus que vous ne l’exécutez. Le petit truc en plus qui créera de l’émotion, de l’affect, qui donnera envie au journaliste et à ses lecteurs d’en savoir plus sur vous, sur votre boite, de vous suivre sur la durée, de vous recontacter, de vous donner un coup de pouce quand vous en aurez besoin. On ne le répétera jamais assez : un entrepreneur doit incarner son entreprise, se démarquer et transmettre sa passion pour avoir une chance d’émerger parmi les 550 000 entreprises qui se créent chaque année.