“Ce sont l’inventivité et la créativité qui constituent les ressources des start-ups” Marie-Josée Ley Ruiz, Conseiller Stratégie & Financement à la CCI Paris

"Ce sont l’inventivité et la créativité qui constituent les ressources des start-ups" Marie-Josée Ley Ruiz, Conseiller Stratégie & Financement à la CCI Paris

Pour promouvoir le financement des entreprises du numérique, la CCI Paris organise la 4eme édition de IT Tuesday, une soirée de speed-meetings entre entrepreneurs du numérique et business angels, le mardi 13 octobre 2015 à la Bourse de commerce de Paris.

Organisé en partenariat avec France Angels, cet événement gratuit est soutenu par les principaux acteurs du secteur (business angels, incubateurs et réseaux d’accompagnement). Près de 300 participants sont attendus, dont une cinquantaine d’investisseurs.

Programme
– 18h00 : Accueil
– 18h15 : Présentation de l’organisation du “speed meeting” et règles du Pitch
– 18h30 : Rencontres / speed-meetings
– 20h/22h : Cocktail
Les rencontres sont animées par Yoann JAFFRÉ, Head of Open Innovation Lab de L’Atelier BNP Paribas. 

Information et inscription : http://www.it-tuesday.net
Inscription gratuite obligatoire

Lieu : Bourse de commerce – 2, rue de Viarmes – 75001 Paris
Horaires : 18h – 22h

Marie-José LEY RUIZ, Conseiller Stratégie et Financement au Département développement des entreprises CCI Paris nous en dit plus sur cette soirée et le financement des startups :

Marie Jose Ley

D’où est venue l’idée d’un tel event ? Quel est l’intérêt pour les startupers et les Business Angels ?

Il y a plus que jamais une effervescence autour des start-ups, la France est d’ailleurs considérée comme l’un des pays les plus dynamiques en la matière : en février dernier, le patron de Cisco déclarait « France is next big thing » ! Les initiatives se multiplient pour soutenir les start-ups, la CCI Paris organise depuis déjà 4 ans les soirées IT Tuesday avec le soutien des principaux acteurs du secteur (business angels, incubateurs et réseaux d’accompagnement), dont France Angels.

L’idée est venue du constat qu’il est difficile pour les jeunes entrepreneurs d’entrer en contact avec ces réseaux, c’est un processus long, souvent impersonnel et très sélectif. La soirée IT Tuesday leur permet d’accéder à plusieurs business angels sur un temps très court. Réunis en un même lieu, ils ont deux heures pour séduire et convaincre les investisseurs lors de speed-meetings. L’intérêt pour les start-uppers est donc de pouvoir gagner du temps en multipliant les contacts et les opportunités. Pour les business angels, c’est l’occasion de dénicher « LA pépite » parmi plus de 250 start-ups attendues.

La soirée IT Tuesday permet aux jeunes entrepreneurs d’accéder à plusieurs business angels sur un temps très court

Quelles ont été les retours des trois précédentes éditions ? Qu’attendez-vous de celle-ci ?

Très positifs ! Nous pouvons par exemple citer Weezic qui a participé à l’édition 2013 et qui a ensuite levé 750 K€ . Ils ont récemment annoncé leur rachat par l’américain Makemusic. L’an dernier, Swapcard était parmi les présents. Depuis, ils ont levé 500 K€ et ils seront d’ailleurs présents le 13 octobre prochain pour proposer à tous les participants d’échanger leur carte de visite électronique via l’appli Swapcard .

En quoi la CCI75 accompagne les startups à trouver leur financement ?

La CCI Paris accompagne le développement des entreprises pendant toute leur existence. Nous intervenons dès la création des entreprises pour étudier avec elles les différentes possibilités de financement publics et privés (subventions, crédits d’impôt, prêts d’honneur, banques…). Pour les start-ups, au-delà de la soirée IT Tuesday, nous pouvons les accompagner individuellement afin de monter leur Business Plan et le présenter à nos réseaux de partenaires (banques, business angels, crowdfunding…).

Comment aujourd’hui lancer sa startup lorsqu’on a très peu d’argent ?

L’avantage du numérique, et de la dématérialisation, c’est qu’on peut aujourd’hui démarrer une activité avec peu de moyens. Ce sont l’inventivité et la créativité qui constituent les ressources des start-ups !

Côté finances, la première étape pour la start-up est idéalement de constituer un capital de départ en faisant le tour de la famille et des amis, c’est la fameuse « Love Money ». On va ensuite regarder les possibilités qui existent au niveau des aides publiques : NACRE, les prêts d’honneur, les dispositifs mis en place par Bpi France… Ces premières ressources doivent permettre à la start-up de développer suffisamment son produit ou service afin de pouvoir le présenter ensuite à des partenaires financiers (banques, business angels, crowdfunding…).

Ce sont l’inventivité et la créativité qui constituent les ressources des start-ups

Toutes les startups peuvent t-elles lever des fonds ?

L’effervescence actuelle, dont on ne peut que se réjouir, a logiquement pour conséquence d’augmenter le niveau d’exigence des investisseurs. Il est donc très important de bien préparer son business plan avant de l’envoyer aux business angels. Il faut bien évidemment démontrer la pertinence et la cohérence de son business model. L’activité doit également avoir un potentiel de déploiement et de croissance rapide (la scalabilité). Les business angels vont par ailleurs s’intéresser particulièrement à l’équipe qui porte le projet, ses compétences, sa complémentarité….

Pouvez-vous nous donner 3 conseils pour lever des fonds ?

1) Préparer minutieusement le pitch en mettant en valeur ce que votre produit ou service va apporter au client. Incuba’school propose d’ailleurs une formation pour préparer l’événement.
2) Ne pas se braquer sur la question de la valorisation : des clauses dans le pacte d’associés pourront rétablir celle-ci si vous atteignez vos objectifs de chiffre d’affaires par exemple.
3) Montrez votre intégrité aux BA et soyez à l’écoute ! Les qualités humaines peuvent faire toute la différence

Dans une levée de fonds, les qualités humaines peuvent faire toute la différence

Peut-on créer une success story sans lever de fonds aujourd’hui ?

Toutes les entreprises qui se créent aujourd’hui ne sont pas en quête d’investisseurs, même si c’est évidemment un objectif pour la plupart des start-ups. La levée de fonds est un puissant accélérateur de croissance, mais c’est aussi accueillir dans son capital des gens que l’on ne connait pas ! Certains entrepreneurs préfèrent par exemple s’autofinancer en générant dès le départ du chiffre d’affaires via des activités parallèles, de la prestation… D’autres s’en tiennent à des des circuits plus traditionnels (prêts bancaires…) qui leur permettent de conserver la maîtrise de leur capital. Et au final, une success story n’est-elle pas tout simplement une entreprise pérenne ?

Au final, une success story n’est-elle pas tout simplement une entreprise pérenne ?

La France reste à la traîne concernant le financement des startups, notamment en amorçage, comment remédier à cela ?

Les choses sont en train de changer : la France est le pays européen qui a généré le plus grand nombre de levées de fonds lors du premier semestre 2015 ! (à lire dans Les Echos). Il y a aujourd’hui une véritable dynamique en place, aussi bien au niveau public autour de la French Tech par exemple, que privé avec l’émergence du crowdfunding. Le prochain défi sera au niveau des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire), c’est-à-dire financer la croissance de nos start-ups pour en faire des champions !

1 Comment

  • OLIVIER MONAT/OLM dit :

    Le pitch est une entrée en matière et une présentation succincte. Le business model un axe de discussion.
    L’investissement demande aussi une phase d’observation de la startup ou de l’entreprise.
    Pendant celle-ci on mesure et on analyse, on prend le temps de la réflexion et on peut même créer des liens forts entre le futur investisseur et le ou les dirigeants de la startup.
    Ce lien gagnant/gagnant peut se matérialiser par exemple par l’expérimentation du produit ou du service de la startup dans un contexte commercial ou technique avec un accompagnement à déterminer de l’investisseur.
    Comme le suggère Marie-José Ley Ruiz, la créativité et l’inventivité, indispensables à la raison d’être d’un projet ou d’une entreprise, ont aussi leurs places dans la phase d’investissement, voire amènent plus de certitude ou de repères à la prise de décision.
    Olivier Monat
    OLIVIER MONAT/OLM
    “L’expérimentation de l’innovation
    L’émergence de la créativité”

Comments are closed.