Hannah Oiknine et Sarah Azan ont fondé Babbler en janvier 2013, une plateforme RP d’un nouveau genre qui réinvente les relations entre les journalistes et les marques sur un mode interactif et instantané.
En 2015, plus de 300 marques ont rejoint le réseau, et près de 3 000 influenceurs viennent y sourcer leurs informations. Aujourd’hui la start-up franchit une nouvelle étape de croissance stratégique avec le lancement d’une offre corporate, un déploiement à l’international, et une levée de fonds en préparation. Babbler compte aujourd’hui 20 salariés et prévoit également de renforcer ses équipes grâce à 5 recrutements prévus dès le mois de septembre.
Après avoir consolidé leur board avec des investisseurs prestigieux en novembre dernier (Fred & Farid Groupe, Fashion Capital Partners, Serge Perez : ex Publicis…), les co-fondatrices préparent actuellement une levée de fonds pour fin 2015 avec pour objectif de renforcer les équipes, développer la technologie de l’outil, poursuivre la pénétration du marché français, mais également soutenir le déploiement du modèle à l’international avec l’ouverture de leur premier bureau à New York en septembre.
C’est quoi Babbler ?
Babbler réinvente les relations presse, sans utiliser l’email, grâce à un réseau social dédié. Lancée en 2013, la plateforme compte aujourd’hui plus de 300 marques, 40 agences utilisateurs qui échangent en temps réel leurs actualités et contenus avec plus de 3 000 journalistes et influenceurs.
D’où est venue l’idée ?
Après avoir observé Sarah (Consultante RP) et constaté que les méthodes de travail RP n’étaient plus du tout adaptées aux besoins des médias et des marques, Hannah inspirée par le système de flux personnalisé de Twitter, propose à sa sœur de créer un canal d’échange dédié au PR. Notre ambition: révolutionner le secteur, via un outil qui à la manière des réseaux sociaux, permet ciblage, interaction, data live, en y ajoutant des features métiers permettant un meilleur pilotage et un gain de productivité.
Quel est le modèle économique ?
Ce sont les entreprises, marques et agences RP, qui paient un abonnement pour avoir accès a l’outil SAAS. L’accès média lui est absolument gratuit.
Qui sont vos concurrents et qu’apportez-vous de plus ou de différent ?
Nous n’avons pas de concurrents directs, il existe bien évidemment d’autres solutions à destination des RP ou des journalistes : Response Source, Vocus, Augure, Muckrack (US) qui peuvent d’ailleurs être complémentaires de notre offre. Mais aujourd’hui ce qui fait la différence c’est notre vision du métier mais aussi notre technologie. Notre approche est singulière : au lieu de faire du push mails massif, Babbler permet d’assainir les relations media grâce à une plateforme d’échange à double sens (push/pull). Babbler permet à l’industrie des RP de trouver un nouveau souffle dans un eco système digital qui a multiplié le nombre de contacts à entretenir et de contenus à échanger et promouvoir.
Ce qui fait la différence c’est notre vision du métier mais aussi notre technologie
Quelle est la philosophie de l’entreprise ?
Nous voulons faire de notre outil un vrai usage du quotidien, que toutes les marques et entreprises partout dans le monde puissent bénéficier de notre solution, afin de proposer une nouvelle manière de communiquer. Nous considérons l’attaché(e) de presse d’hier comme la “Media Community Manager” d’aujourd’hui (blogs, youtubers, papier, tv, influencers..), qui peut désormais diffusez différents messages, contenus à différents types de médias. Nous voulons inverser la tendance du push au pull, plutôt que d’être spammés d’infos qui ne les concernent pas, nous transformons les médias en “followers” des marques et entreprises de leurs secteurs.
Nous transformons les médias en “followers” des marques et entreprises de leurs secteurs
Comment se sont passés vos débuts ?
Avant de nous lancer dans cette aventure nous avons en plus de l’étude de marché, réalisé des sondages auprès des marques et des médias. La dernière question était : Souhaitez vous vous pré-inscrire pour tester en avant première notre service ? Plus de 85% de oui des 2 côtés. Le marché était donc bien en phase avec notre vision.
Au départ nous avons réuni du love money pour créer une version béta de la plateforme que nous avons sous-traitée faute de moyens pour recruter un CTO en interne. Nous avons été accompagnés par un chef de projet technique. Nos premiers béta testeurs ont été conquis c’était le début de l’aventure !
Où en êtes-vous actuellement, quels sont vos projets ?
Nous avons lancé Babbler sur le secteur de la mode, aujourd’hui nous abordons les problématiques de communication grande consommation sur 7 secteurs: Mode // Beauté // Food // High tech // Kids // Tourisme // Home et avons également développé courant 2015 une offre corporate. C’est maintenant plus de 300 marques et 3000 influenceurs qui utilisent notre solution.
Nos projets : l’ouverture de notre bureau à New York en septembre et donc le début de l’internationalisation de notre plateforme ainsi qu’une levée de fonds prévue d’ici à fin 2015 .
Pourquoi avoir fait le choix d’ouvrir un bureau à New York ?
Après avoir remporté le prix Imagine Cup de Microsoft en 2013, Babbler a été sélectionnée pour participer au programme d’accélération VentureOutNY en janvier 2014. A New York, nous avons pris pleinement conscience du potentiel du marché américain : adepte d’innovations technologiques, c’est un marché dense, dynamique et déjà mature. C’est le pays qui a inventé les PR, New York est la ville qui concentre le plus d’agence PR aux US. De plus, New York bénéficie d’un décalage horaire plus adapté que San Francisco pour les échanges avec les équipes IT basée à Paris. C’est aussi une opportunité pour les startups car le marché est moins saturé que dans la Silicon Valley. La Start’up FreshPlanet (apps jeux) nous accueille dans leurs locaux, en plein Time Square ! Hannah y pilotera une équipe commerciale et marketing dès Septembre.
A New York, nous avons pris pleinement conscience du potentiel du marché américain
Est-ce “facile” de se lancer à New York ?
Facile n’est pas le mot, c’est excitant parce que les américains sont enthousiastes et aiment relever des challenges, ils n’ont pas peur de la nouveauté et ont donc très bien accueilli notre offre. Aux États-Unis comme ailleurs le réseau compte, il faut donc dès le départ s’insérer dans son écosystème, nous avons rejoint des groupes d’entrepreneurs (ex : FrenchFounders), participé à des conférences, fait connaissance avec d’autres startups françaises implantées là bas.
Les américains sont enthousiastes et aiment relever des challenges, ils n’ont pas peur de la nouveauté
Votre plus grosse galère depuis la création de Babbler ?
Gérer en même temps l’humain et l’urgence surtout aux veilles des lancements des nouvelles versions !
Votre plus grande fierté ?
Quand les premiers grands comptes nous ont fait confiance. C’est comme une sorte de reconnaissance du marché.
Comment avez-vous financé le démarrage ?
Love money puis seed (tour de table auprès de business angels). Nous avons également été incubés à Essec Ventures et bénéficié d’aides de la BPI (label jeune entreprise innovante) et nous attaquons la série A cette année.
Arrivez-vous à en vivre aujourd’hui ?
Oui et surtout à faire vivre 18 salariés.
Comment avez-vous trouvé vos premiers clients et partenaires ?
C’est nous qui les avons démarchés sur des salons, via des fichiers et puis assez vite le bouche à oreille a fonctionné et nous avons eu du lead entrant.
Comment voyez-vous l’avenir des RP ?
Les RP restent essentielles dans des sociétés de consommations ultra concurrentielles comme la nôtre. Elles vont évoluer de manière beaucoup plus 360, englober le social média, l’influence et intégrer les notions de ROI et de data. Les PR consultants d’aujourd’hui vont “muter” en “community média manager”, capable de gérer, animer, et fédérer des communautés de médias avec des messages personnalisés. De la même manière que le community manager le fait sur les réseaux sociaux, le PR le fera sur un réseau B to B dédié : Babbler.
Les PR consultants d’aujourd’hui vont “muter” en “community média manager”