La guerre hyper-médiatisée qui oppose les taxis aux VTC laisse peu de place à l’innovation dont la France fait preuve dans ce domaine depuis quelques mois. En effet, ce marché en mutation voit aussi émerger de nouveaux modèles développés par des startups telles qu’eCab.
eCab propose une application pour Smartphone qui permet de réserver un taxi parmi le parc de 40 000 véhicules de chauffeurs recrutés et formés avec lesquels elle travaille en France. (Paris, Bordeaux, Lyon, Lille Douai, Aix en Provence, Rennes et Reims)
Le service disponible à Amsterdam et à Bruxelles, sera dès la rentrée présent dans 10 pays dans le monde. eCab s’inscrit pleinement dans le processus de digitalisation et de réinvention des taxis.
Laurent Kennel, CEO de eCab a répondu à nos questions :
Quel est le concept de eCab ?
eCab est l’application Smartphone qui vous fera aimer le taxi : commandez un taxi en 1 clic dans 10 villes en Europe, nous vous garantissons un service rapide et qualitatif, avec tout la simplicité du digital et la fiabilité d’un service trié sur le volet.
Grâce à notre plateforme technologique, nous apportons les derniers outils du numérique aux sociétés de taxis sélectionnées pour leur qualité de service. Nous les aidons aussi à repenser leurs services et la relation client avec les meilleures pratiques du marché. Ainsi les clients ont accès au meilleur des deux mondes : la simplicité du numérique, la fiabilité des meilleurs professionnels.
eCab déploie sa technologie à l’international et sera dans quelques mois la première plateforme internationale de réservation de taxi, qui est Made in France !
eCab aide aussi les taxis à repenser leurs services et la relation client avec les meilleures pratiques du marché
Avec qui travaillez-vous ?
eCab est incubé par G7, mais eCab fédère aussi une vingtaine de sociétés de taxi sélectionnées pour leur qualité, et qui partagent la volonté d’améliorer l’expérience client et de transformer l’industrie par plus de service et plus de technologie. Aujourd’hui nous travaillons avec 8 sociétés de taxi indépendantes en France, avec Taxi verts à Bruxelles, TCA à Amsterdam, et sommes en train de déployer la techno chez les autres partenaires.
Pourquoi parle t-on si peu d’innovation dans le secteur du taxi traditionnel ?
On ne parle que de ça … mais en mettant en avant les géants américains qui veulent court-circuiter l’industrie. Les médias se plaisent à mettre en scène le clash entre des cow-boys qui ne respectent aucune loi et une industrie qui serait recroquevillée sur elle même … on reste donc dans la caricature ! Et il est vrai que les images d’Épinal sur le taxi ont la vie dure …
Notre marché est désormais mondial. Je compte une trentaine de start-ups très bien financées (en dizaines ou centaines de millions de dollars) qui s’attaquent au sujet. Nous avons une approche unique qui consiste à s’appuyer sur les atouts de cette industrie, pour la fédérer et la faire évoluer, et non pas la détruire !
Les médias se plaisent à mettre en scène le clash entre des cow-boys qui ne respectent aucune loi et une industrie qui serait recroquevillée sur elle même
Pourquoi les taxis n’ont ils pas su réagir à temps pour concurrencer les VTC et autres nouvelles formes de transport ?
La transformation de l’industrie est extrêmement rapide. En 24 mois, les technologies, les attentes des consommateurs, les rapports de forces et les équilibres économiques ont changé au niveau mondial.
Nous sommes passés d’un monde de rareté à un monde d’abondance (de la technologie, des chauffeurs), et de la protection du consommateur à la recommandation sociale.
C’est une transformation plus rapide et plus forte que celle qu’ont subi en leur temps les secteurs de la musique, de la photo, de la téléphonie …
Dans ce contexte, toute industrie déjà constituée a une forme d’inertie par rapport à ceux qui partent d’une feuille blanche. A plus forte raison dans un secteur extrêmement fragmenté, constituée d’un tissu d’artisans et d’indépendants.
Mais la transformation est en marche, ceux qui s’adaptent en s’appuyant sur des fondamentaux solides en ressortiront plus forts, et eCab permet aux acteurs de bonne volonté de joindre leurs forces autour d’un projet positif, centré sur le client.
Toute industrie déjà constituée a une forme d’inertie par rapport à ceux qui partent d’une feuille blanche
Comment améliorer aujourd’hui l’image des taxis et donner l’envie aux utilisateurs d’y revenir ?
Pour faire passer le message, il faut aller bien au delà des outils, la transformation touche à l’essence même du service et de la relation client.
Un ami américain de passage à Paris a essayé eCab et a conclu “du jamais vu dans un taxi” : il est venu à nous pour la simplicité du Smartphone, mais reviendra grâce à d’un service de qualité !
Je ne me bats donc pas pour “l’image des taxis” en général, mais pour démontrer qu’avec des taxis on peut offrir un service supérieur. Cela ne se décrète pas, ça se démontre au quotidien.
Si les chauffeurs sélectionnés par eCab font la preuve qu’ils sont professionnels et serviables, et fiers de faire un métier de service, je suis convaincu que les clients donneront leur chance à un service français, respectueux et des lois et des règles sociales fiscales !
Où en êtes -vous dans la croissance et les développements à venir ?
Par définition, notre approche est mondiale puisque nous bâtissons la première plateforme de réservation de taxis internationale. Et cette plateforme est Made in France !
Notre approche combinant technologie et redéfinition de la relation client permet aux acteurs locaux de lutter à armes égales dans un environnement de concurrence sauvage …
2015 est donc l’année de l’expansion internationale, nous souhaitons rapidement passer de 10 villes dans 3 pays à 50 villes dans 9 pays. Nous avons des partenariats signés dans les pays Européens majeurs, ainsi qu’au Canada, ou nous sommes en phase d’intégration technologique.
Côté clients, un taux de satisfaction de 93% et des taux de croissance à deux chiffres d’un mois sur l’autre témoignent du succès de notre approche !
2015 est l’année de l’expansion internationale, nous souhaitons rapidement passer de 10 villes dans 3 pays à 50 villes dans 9 pays
Quel est le modèle économique ?
Nous fournissons la technologie et le conseil marketing à nos partenaires locaux, et nous nous rémunérons par un péage minime sur notre plateforme (respectueux des business models des sociétés de taxi), ainsi que par la création de services à valeur ajoutée (service VIP, options …) qu’une partie des clients souhaitent consommer.
Qu’apportez-vous de plus ou différent par rapport à vos concurrents ?
Nous avons une approche de “pure player”, et investissons en continu pour offrir l’application la plus complète et la plus ergonomique du marché, et nous sommes une des rares applications vraiment internationales.
Mais c’est surtout le service qui nous différencie des autres applis de taxis ou VTC :
– Dans chaque ville ou nous sommes présents, grâce à nos partenariats nous offrons la meilleure disponibilité du marché, donc nous serons les plus rapides à vous servir !
– Nous offrons plusieurs options et niveaux de service, et des flottes segmentées, qui vous permettent de choisir le meilleur du taxi selon votre besoin. Pas de mauvaise surprise, toujours plus de service, jusqu’au VIP qui un service exclusif à un prix abordable.
– Et ce qui ne gâche rien nous le faisons en toute confiance et légalité !
C’est surtout le service qui nous différencie des autres applis de taxis ou VTC
Comment avez-vous financé le développement de l’application ?
Nous développons une application, mais aussi et une plateforme qui interconnecte les systèmes de toutes les sociétés de taxis partenaires. Cet investissement initial a été financé par notre actionnaire de référence G7, et nous générons désormais du chiffre d’affaires pour prendre le relais.
Où en êtes-vous aujourd’hui en termes de chiffres ?
Nous ne communiquons pas de chiffres dans le contexte hyperconcurrentiel que nous connaissons.
Mais comme je l’ai déjà dit nous souhaitons rapidement passer de 10 villes dans 3 pays à 50 villes dans 9 pays. Et un taux de satisfaction de 93% et des taux de croissance à deux chiffres d’un mois sur l’autre témoignent du succès de notre approche.
Quelle est votre prochaine étape de digitalisation des taxis en France ou en Europe ?
Notre roadmap pour la fin 2015 :
Densification du réseau en France, pour passer de 8 à 15 villes rapidement.
Connexion de 3 nouvelles capitales européennes à la plateforme, et lancement du service avant la fin de l’année.
Ouverture dans 5 à 10 marchés hors Europe.
Et toujours un travail sur les outils et sur l’offre pour la rendre toujours plus qualitative et plus accessible !