La Une de L’express de cette semaine interpelle et met en évidence ce que la plupart des français pense depuis que la course aux présidentielles a commencé : François Hollande et Nicolas Sarkozy ont échoué dans leur tentative de relever la France, de créer des emplois, d’assurer la sécurité des citoyens et de redonner de l’espoir aux gens tout simplement. Ils devraient donc avoir l’audace de renoncer à se présenter à la prochaine échéance de 2017, voire même aux primaires de leur parti.
Mais voilà, est-ce qu’on a le droit de condamner ceux qui ont échoué et retentent leur chance ? C’est tout le paradoxe dans cette histoire, entre d’un côté la volonté de rebondir, se relever, apprendre de ses échecs et une réelle envie de nouveauté de la part des électeurs. On efface tout, on prend quelqu’un de nouveau, qui ne traine pas de casseroles, et on met François et Nicolas au placard à jamais. Ou presque car dans 20 ans, tout le monde aura oublié ce qu’ils ont fait. Comme on le voit avec Alain Juppé qui cartonne dans les sondages alors qu’il est à l’origine de la plus grande grève plus ou moins générale de la France depuis mai 68, en décembre 1995 où le pays, et principalement la région parisienne avait été paralysé pendant près d’un mois. 3 semaines sans aller à la fac alors que je passais le concours de 1ère année de pharmacie le 2 janvier, impossible de l’oublier ! Et vous, vous faisiez quoi ?… En fait tout le monde s’en souvient mais a oublié que Juppé était alors le premier ministre le plus détesté de ces dernières décennies.
Quand on est entrepreneur, on se dit qu’on n’échoue jamais, mais qu’on apprend de ses erreurs, que c’est une étape de la vie, qu’on peut sombrer, mais qu’on en sortira toujours grandi. C’est d’ailleurs sur ce principe que Fractale existe : du chaos émergent toujours de belles choses. Tout le monde fait des erreurs et cela porte plus ou moins à conséquence il est vrai. Dans le cas politique, la France est tellement au plus bas qu’il est impossible aujourd’hui d’imaginer revoir sur le devant de la scène, ceux qui en sont à l’origine. Alors qu’on pourrait penser qu’ils ont un nouveau programme, une nouvelle équipe, de nouvelles idées, qu’ils ne referont pas les mêmes erreurs, et qu’ils peuvent relancer notre pays. Seulement voilà, personne n’y croit, car l’histoire a prouvé qu’en politique, chacun reste ancré sur ses idées et ne se remet jamais en question. En clair, ils n’apprennent pas de leur échecs, même s’ils affirment le contraire, ils rejettent la faute sur leur gouvernement, les entreprises, le monde, l’Europe, mais jamais ils ne viennent nous dire “voilà, j’ai échoué, je suis désolé, je vais tout faire pour redresser la barre avant 2017, je vais tout donner et penser à la France avant la campagne électorale et ensuite je passerai la main à quelqu’un de volonté, qui ne pensera pas à sa prochaine réélection et à sa popularité mais qui saura vous redonner confiance en la classe politique et votre pays”.
Échouer c’est une chose, recommencer sans rien changer, ne pas admettre qu’on est responsable, ne pas prendre ses responsabilités, continuer à demander la confiance de ceux qu’on a floués, c’est honteux. Dans le monde de l’entrepreneuriat, le vrai, pas celui des actionnaires, du CAC40 et des grands groupes, quand on échoue, on a toujours une chance de se relever, mais si on recommence sur les mêmes bases, on touche le fond et on ne nous redonne pas une chance de si tôt. Alors il serait temps que François Hollande et Nicolas Sarkozy qui aiment tant les entrepreneurs mènent leur carrière comme nous le faisons tous au quotidien : on essaie, on se bat, on assume, on rate, on recommence, on change et on regarde la réalité en face, pas seulement notre image dans le miroir de la Reine-Sorcière de Blanche-Neige.