Le métier de commerçant attire tout autant qu’il rebute. Ce qui est certain, c’est qu’en France, les métiers de la vente sont peu ou pas valorisés. Que ce soit dans le système éducatif ou dans la sphère familiale, être vendeur est synonyme au mieux de manque d’ambition au pire de médiocrité intellectuelle ! Il en va différemment au Canada et plus largement en Amérique du nord où la notion de service est extrêmement valorisée et où le souci premier des managers comme des vendeurs est de remettre l’échange et la réciprocité au cœur des pratiques commerciales.
Être commerçant implique pourtant d’aimer les gens, d’aimer passionnément la notion de service non pas au sens de soumission, mais au sens de rendre service à l’autre. Au-delà de compétences techniques ou fonctionnelles à acquérir, l’important dans ces métiers est bien l’intelligence émotionnelle, le savoir être. Le rôle du manager est donc primordial et ne saurait se cantonner à un Bonjour/ Bonne soirée/ Alors, on a fait le chiffre? La grande différence entre la France et l’Amérique du nord, c’est la notion de plaisir que les managers savent impulser auprès de leurs équipes. Là-bas, le vendeur a le power. Tout est fait pour que votre passage en boutique soit vécu comme une véritable expérience, un moment unique et inédit dont vous vous souviendrez avec émotion et qui vous donnera envie de revenir encore et toujours au même endroit. Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez éprouvé cette sensation ? L’avez-vous même déjà ressenti ?
Dans ces conditions, il devient urgent de repenser la formation des vendeurs comme des managers afin de responsabiliser, autonomiser, valoriser. Il appartient aux managers de susciter auprès de leurs équipes un sentiment d’appartenance aux valeurs de l’entreprise et aux vendeurs de cesser d’associer la notion de services à la notion de servitude afin de redonner toutes ses lettres de noblesse au commerce.
La motivation purement pécuniaire et/ou alimentaire ne saurait être un moteur suffisant. Il devient d’autant plus urgent de repenser le rôle du vendeur qu’aujourd’hui, les clients sont souvent beaucoup mieux informés que les vendeurs eux-mêmes. Le digital a profondément modifié les règles du jeu et ce n’est qu’un début ! Certains commerçants (à bout de souffle pour beaucoup) vous diront que c’était mieux hier, que le métier était plus facile, que les clients étaient plus aimables… Ne cédons pas aux sirènes du fameux : « C’était mieux hier » ! Le commerce d’aujourd’hui et a fortiori le commerce de demain est plein d’avenir à qui sait entreprendre autrement et remettre la notion de plaisir au cœur de tout.
À tous les commerçants et vendeurs de France, soyez fiers de votre métier ! C’est probablement le plus beau métier du monde.