French Bashing, morosité ambiante, chômage de masse, français pessimistes, État d’Urgence, restriction de nos libertés, « c’était mieux avant », etc… Sont quelques unes des maximes génératrices d’animosité, de mal-être et de peur, dégoupillées en permanence par les syndicats, les partis politiques, les émissions TV à sensation (Enquête Exclusive et Zone Interdite pour bien plomber le moral le dimanche soir…) et il faut le dire, nous-mêmes, emportés par le mouvement… Ces « élites » manipulent les foules : la majorité des gens ne remettent pas en cause ce qui se dit à longueur de journée dans les médias et les conversations de couloir et ne cherche pas à avoir sa propre opinion modelée par son expérience personnelle. Elle préfère s’engluer dans un profond malaise fait de rejet de l’autre, de vénération d’un passé glorieux, d’une peur de l’innovation, de regrets sur une vie romantique et douce qui aurait existé à une époque lointaine que personne n’a connu et d’une forte résistance au changement.
Inutile de rappeler que résister au changement est une des causes, sinon LA cause du sentiment de mal-être de toutes celles et ceux qui s’opposent à l’évolution du monde et de la société. S’accrocher au passé, vouloir retenir ce qui n’est plus, refuser de saisir les opportunités qui se présentent à soi, bonnes ou mauvaises n’engendrent rien de bon.
Nous vivons une grande époque de mutation, une révolution pas seulement industrielle mais aussi sociétale. Au même titre que l’imprimerie n’était que le précurseur d’un changement majeur de l’information des populations, le moteur à explosion l’initiateur des migrations de masse, internet n’a été que le premier maillon d’une formidable explosion de découvertes et d’applications à tous les niveaux de la vie.
Beaucoup voient en internet le mal absolu : les réseaux sociaux favorisent l’émergence de groupes djihadistes, les sites de rencontre détruisent l’amour, le ecommerce tue les petites boutiques, etc… Il est effectivement toujours plus facile de voir ce qui ne va pas, de se complaire dans son malheur en restant les bras croisés et en n’agissant pas. Prendre le monde à bras le corps et s’investir à son niveau pour faire changer les choses qui ne vont pas (selon soi) n’est pas une mince affaire et finalement s’apitoyer, accuser les autres et ne rien faire apporte de l’eau au moulin de tous les déclinistes qui pullulent dans la société.
Pourtant si on regarde en arrière, en restant le maximum objectif on ne peut nier les avancées majeures qui ont émaillé notre pays et le monde ces dernières décennies. La France est, n’en déplaise aux pessimistes, l’un des pays où on vit le mieux. Le niveau de vie médian a doublé en quarante ans, les logements sans confort ont chuté de 39% à 1,5% sur la même période, le taux de pauvreté est l’un des plus faibles au monde. Quasiment tous les foyers possèdent une télévision, un lave-linge, un réfrigérateur, un téléphone portable, 80% possède une voiture.
Au delà des avancées matérielles, les précédentes décennies ont vu l’émancipation de la femme avec l’obtention du droit de vote, de demande de divorce, d’ouvrir un compte en banque, de travailler sans l’autorisation de son mari, de l’avortement, de la contraception. La peine de mort a été abolie, les jeunes en échec scolaire ont été divisé par 4, l’espérance de vie a gagné 10 ans, le mariage gay a été voté malgré les fortes oppositions, l’État providence ne laisse quasiment personne sur le bord de la route en cas de coup dur quoi qu’on en dise. La France est une terre d’asile pour les réfugiés – même si cela s’est dégradé ces derniers temps -, chacun a droit à une justice équitable et des aides pour ses projets, la police ne tue pas les gens à bout portant sans raison. Les fonds d’investissement donnent des millions aux startupers, des incubateurs municipaux soutiennent des centaines d’entrepreneurs en herbe. Les français appartiennent à des millions d’associations de toutes sortes, font des enfants, partent en vacances et en week-end grâce aux 35h, bénéficient de congés formation ou création d’entreprise, de jours pour les enfants malades, d’arrêt maladie, d’une retraite, de services médicaux de qualité, de la liberté d’expression.
Il y aurait encore tant à ajouter… Bien évidemment ces spectaculaires progrès ne doivent pas cacher l’insécurité, le taux de chômage, la faiblesse des TPE et PME, l’ascension du FN, les malversations politiques, la monté des inégalités, l’exclusion des jeunes de cités, la violence envers les femmes dans certains milieux, le plafond de verre, la consommation d’anxiolytiques, les attentats, le malaise de la police, des profs et des médecins, etc… Nous ne vivons pas dans un pays de cocagne et jamais il n’existera de société parfaite. Il y aura toujours des laissés pour compte, des marginalisés, des personnes au bord de la route qui n’auront pas les capacités et la volonté de profiter des bienfaits de la société. Mais tout le monde a le choix de ses actes, n’en déplaise à ceux qui martèlent qu’on ne peut pas choisir sa vie et qu’on doit accepter notre sort.
Alors il faut faire un choix : continuer de se lamenter sur cette France qui va mal, cette société qui part en vrille et attendre la lente disparition de l’espèce humaine ou bien regarder ce qui va bien, agir pour améliorer ou changer ce qui ne va pas et participer à ce monde en marche vers un avenir meilleur ?
Les entrepreneurs ont leur rôle à jouer, on ne le dira jamais assez : changer les choses, améliorer l’existant, créer de la valeur, refuser de baisser les bras, faire barrage aux idées défaitistes, telles sont quelques unes des missions de chacun d’entre nous pour les années à venir !