Quand on est étudiant, puis qu’on obtient son diplôme, on imagine un avenir doré avec un poste en entreprise, qui évoluera en fonction de notre ancienneté, un salaire qui augmentera au fil des ans, on se voit à 30 ans marié(e) avec deux enfants, une maison, une belle voiture, des vacances au ski et à la mer chaque année, sans oublier le voyage à l’autre bout du monde en couple “pour souffler”, les barbecues entre amis, les fêtes de famille, bref une vie classique de famille traditionnelle. Tout le monde n’a pas envie de cette vie et certains opteront pour des variantes en créant leur entreprise ou en ne fondant pas de famille si tôt, mais c’est l’image qui berce toute notre enfance, notre adolescence et quand il arrive qu’un membre de notre entourage ne vive pas ainsi, il est pointé du doigt, tout le monde attend qu’il se pose, ce qui n’en fait pas un modèle à suivre en grandissant… Les films, les dessins animés, les romans ne présentent aussi que cette version parfaite de la vie qu’on devrait avoir plus tard. Toute notre jeunesse, nos parents nous parlent de réussir nos études, d’avoir un diplôme de bonne école, de rencontrer celui ou celle avec qui on construira notre vie, de mettre de l’argent de côté pour financer notre premier appartement, puis de trouver un job qui nous permettra de vivre correctement tout en se faisant plaisir.
Mais après il se passe quoi ? On a un job, un conjoint, deux enfants, un monospace, une maison, une assurance vie, un emploi du temps bien rodé, on a assuré notre sécurité sur tous les plans, on peut enfin se poser et profiter comme disent certains qui annoncent fièrement être enfin débarrassés des couches, du prêt immobilier et de faire leurs preuves au bureau. C’est la période dont on ne nous parle jamais quand on devient un adulte, celle où “tout est construit pour enfin vivre” sa vie. Comme s’il fallait avoir réalisé toutes ces choses pour avoir enfin le droit de vivre sa vie, ou plutôt la vie toute tracée de tout un chacun, sécurisée, cadrée et bien comme il faut, mais sans âme, sans passion et terne. C’est pourquoi c’est aussi le moment qui justement voit le plus de divorces, de remises en question, de rupture de contrat ou de revente d’entreprise pour ceux qui ont osé ne pas devenir salarié (quelle subversion !). Une véritable crise existentielle qui surgit de nulle part pour l’entourage, du plus profond de soi pour celui ou celle qui la vit, au cours de laquelle une petite voix intérieure se réveille et réalise que nous faisons fausse route, que nous ne sommes pas là où nous devrions être, même si nous avons tout, vu de l’extérieur. Une petite voix que beaucoup font taire en disant à qui veut l’entendre qu’ils ne peuvent pas changer de job car “on sait ce qu’on perd mais pas ce qu’on gagne”, ou qu’ils ont l’avenir de leurs enfants à assurer, qu’ils ne pourraient pas se passer de leurs vacances estivales, qu’ils ont la sécurité financière et que cela n’a pas de prix, même celui de se sentir bien. Alors la plupart d’entre nous et vous continue ainsi encore 10 ans, 20 ans, jusqu’à la retraite dans une vie qui ne lui plait pas, juste par sécurité, par peur de devoir déménager dans une maison plus petite, de perdre du standing dans l’échelle sociale, de donner l’image de celui qui a échoué car il ne peut plus afficher ces fameux symboles de réussite, de ne plus pouvoir offrir d’Iphone et de tablette numérique à ses enfants si jamais il remettait en question ses choix de vie pour démissionner et créer son entreprise, vendre sa maison pour vivre dans un éco-village ou partir faire un tour du monde de 2 ans, tout en rêvant que s’il gagnait au loto il le ferait…
Dans nos sociétés occidentales, le matériel est la raison de vivre de la plupart des gens, avoir de l’argent, toujours plus d’argent, pour s’offrir toujours plus de chose, pour montrer qu’on a réussi. C’est ainsi que pour pouvoir maintenir leur train de vie, presque tout le monde conserve un job qui ne lui plait pas, mais bien payé, un conjoint qu’il ne supporte plus mais qui paye le crédit de la maison. Beaucoup de rêveurs ne créeront jamais leur boite, mais referont 100 fois le business plan dans leur tête en se disant “ah si c’était moi qui tenait ce commerce, j’en ferais des choses !”. D’autres ne cesseront de peser le pour et le contre pour prendre oui ou non un nouveau poste, mais reviendront sans cesse au “je reste où je suis parce que finalement c’est pas si mal, je supporte plus mon patron et mes collègues, mais tant pis je décompresse en vacances”. D’autres encore tenteront de vous faire comprendre que c’est eux qui ont raison et pas vous, vous qui avez osé passer de l’autre côté de la barrière et expérimenter la sobriété heureuse en créant votre job qui vous met de bonne humeur chaque matin au saut du lit, mais qui ne vous permet plus de vous offrir un palace 4 étoiles à New York ni de rouler en BMW, parce que eux “ils ne pourraient pas vivre comme vous, ce serait trop difficile”. La vie, n’est-ce d’ailleurs pas vouloir toujours plus et grimper l’échelle sociale ? Un crédit immobilier remboursé et on en reprend un autre pour avoir une plus belle maison qui impressionnera ses amis, idem pour la voiture et les vacances, on ira encore plus loin, plus souvent pour compenser son mal-être et ce vide qui crée une drôle de sensation en soi, comme une crampe à l’estomac qu’on fait passer avec un Maalox plutôt qu’en cherchant d’où elle vient…
Le revers de la médaille, c’est que même si vous, entrepreneur, vous savez que vous avez fait le bon choix, que vous ne regrettez rien, que réduire vos achats ne vous pèse pas, que vivre dans un petit appartement ne vous pose aucun problème, que votre smartphone ne fait pas de belles photos ou que vous ne possédez pas de voiture, et bien parfois vous doutez quand même, sous la pression de la société qui vous impose ce mode vie consumériste, comme étant la norme. Vous vous demandez si c’est vous qui êtes dans le vrai, de ne plus pouvoir vous offrir ce que vous achetiez sans réfléchir il y a encore 4 ans, d’être seul parce que tant qu’à faire de changer de vie, vous avez aussi divorcé, de n’avoir aucun projet de voyage, de vivre au jour le jour, de ne pas savoir si votre boite va marcher ces prochains mois, de puiser dans vos économies pour payer votre loyer, d’être devenu anti-gaspillage par la force des choses, etc… Oui mais vous, vous adorez votre job, ce n’en n’est plus un d’ailleurs tellement il fait partie de vous, les gens que vous rencontrez, les opportunités qui se présentent à vous, les incertitudes du lendemain, les périodes d’euphorie, les petits moments de pause que vous vous accorder quand vous voulez, votre absence d’emploi du temps, c’est de tout cela que vous ne pourriez pas vous passez vous. Si vous vous versiez 3000€ par mois, seriez vous plus heureux qu’avec vos 1000€ ? Aimeriez-vous vous lever chaque matin en vous disant “encore une journée à tirer au bureau, vivement ce soir que je rentre à la maison” ? Tout ça pour de l’argent, vous offrir tout ce que vous avez envie pour compenser le fait de passer la moitié de vos journées à faire quelque chose que vous n’aimez pas. Quand on est heureux dans sa vie, on n’a pas besoin de se réconforter en achetant des tonnes de choses, à soi ou ses proches. La matériel nous tue à petit feu intérieurement, insidieusement.
La réussite personnelle n’a rien de matérielle, remplir sa maison d’objets high tech et de vêtements de marque ne rendra jamais personne plus heureux. C’est la société qui nous impose comme symbole de réussite de posséder toutes ces choses, pas la vie elle-même. De nombreuses études prouvent que l’être humain a besoin avant tout de quiétude, de vivre dans un pays libre, sous un toit, avec du chauffage et de quoi manger, en bonne santé pour être heureux et surtout d’avoir des projets, de nombreux projets. Le reste n’est que superflu, ne rend pas plus heureux et vient juste combler un vide intérieur qu’on se refuse à voir, en se trouvant plein d’excuses pour ne rien changer. Alors peut-être que vous ne roulez plus sur l’or, que vous n’achèterez pas une nouvelle maison cette année et que remettrez le même manteau l’hiver prochain, mais vous serez en paix avec vous-même, vous n’aurez pas de ressentiment envers vos collègues que vous n’avez pas, vous n’attendrez pas vos prochaines vacances avec impatience, vous profiterez de l’instant présent et vous serez bien. Juste bien.
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