Brice de Matharel est l’un des aventuriers du W Project, parti à la rencontre des entrepreneurs français expatriés pendant un an. Suite à ce voyage, Brice a souhaité monter sa propre startup et s’installer ailleurs qu’en France. Il a donc fondé avec Thomas Nanterme et Edgar Roussille, mercurr, une market place qui connecte les entrepreneurs avec les meilleurs experts locaux dans le monde entier et vit à Hong Kong d’où il développe la société, depuis l’espace de coworking Blueprint.
Qu’est ce qui t’a mené à Hong Kong, pourquoi y as-tu déposé tes valises après le W Project ?
Après avoir voyagé pendant un an dans le cadre du W Project, j’avais décidé de retourner vivre à l’étranger et l’Asie s’est naturellement imposée pour plusieurs raisons. J’ai vécu en Chine pendant 6 mois en 2010 et j’avais adoré l’expérience. Ensuite, en terme business, la région est très dynamique mais reste un peu opaque depuis l’Europe ou les US. J’ai voulu en savoir plus. Enfin, Hong Kong occupe une place stratégique, à la croisée de la Chine et de l’Asie du Sud-Est. C’est donc ici que j’ai déposé mes valises.
En terme business, la région est très dynamique mais reste un peu opaque depuis l’Europe ou les US
Qu’y fais-tu ? C’est quoi mercurr ? Où en est le développement ?
À mon arrivée, nous étions encore en pleine discussion sur les suites du W Project. L’idée de mercurr a été initiée fin 2014 et c’est en Avril 2015 que nous avons lancé notre nouvelle entreprise: la marketplace en ligne qui connecte les entreprises en croissance qui se développent à l’international avec les meilleurs experts locaux (cabinet HR, Business Developers, agences PR & Communication, avocats, comptables et corporate services). Je m’occupe d’animer cette communauté d’experts, partenaires de notre entreprise, et qui couvre aujourd’hui une vingtaine de pays du monde.
Où en est-le W Project ? Quel était l’objectif de départ pour toi, en tant que cofondateur ? Qu’est ce que cela t’a apporté ? Quel est aujourd’hui l’esprit du projet, comment va t-il évoluer ?
Le W Project est le web-media de l’entrepreneuriat Français dans le monde. L’objectif premier est avant tout humain: partager les expériences de ces créateurs d’entreprise du bout du monde, mais également business pour permettre à ceux qui ont besoin d’information d’avoir un premier aperçu du pays. Le projet continue puisqu’il y a toujours des équipes sur le terrain qui alimentent le site en vidéo, en aventure et en informations.
Selon toi, entreprendre à l’étranger c’est plus facile qu’en France ? Pourquoi ?
Non. Je pense qu’il serait possible de disserter des heures sur la question. La vie, l’évolution et la réussite d’une entreprise dépend d’une telle combinaison de facteurs qu’il est impossible de réduire cela à un cadre juridico-légal associé à une région géographique précise. L’expérience du W Project nous a montré que chaque entrepreneur, aux 4 coins du monde, doit surmonter des difficultés, différentes certes, mais qu’au final, pour réussir, il faut vendre.
L’expérience du W Project nous a montré que chaque entrepreneur, aux 4 coins du monde, doit surmonter des difficultés, différentes certes, mais qu’au final, pour réussir, il faut vendre
Pourquoi toi, as-tu créé ta boite ailleurs qu’en France ? Qu’est ce que Hong Kong apporte de plus ou différent à ton projet aujourd’hui ?
mercurr est une entreprise Française qui, en ayant une antenne à Hong Kong, a une visibilité supplémentaire. Nous avons pour objectif de construire une entreprise globale, et être présent dans plusieurs écosystèmes est un véritable avantage. Nous construisons un service qui répond directement aux besoins de plusieurs marchés.
Comment se situe l’esprit startup à Hong Kong? Comment se développe t-il ?
La communauté Startup à Hong Kong en est encore à ses débuts et est en plein développement, naturellement tournée vers l’extérieur – le marché Hongkongais, 7.5M de personnes, étant assez réduit. Il y a de grands pôles de développement structurés par des accélérateurs & incubateurs: la Tech B-to-B (Blueprint) , les Fintech (DBS-Nest) , l’IoT & Smart Cities (Infinity-Nest & Brinc.io) renforcé par la proximité avec Shenzhen pour cette dernière partie.
Quels sont les rêves et espoirs de la jeunesse de l’île après les manifestations de la révolution des parapluies il y a un an ? Qu’est ce qui a changé depuis ?
Difficile de répondre à cette question car le résultat des actions politiques se voit souvent à plus long terme.
Comment perçois-tu cette vague entrepreneuriale en France ? Partir à l’étranger, c’est un rite initiatique obligatoire pour tout futur entrepreneur aujourd’hui selon toi ?
La vague entrepreneuriale en France est très positive et importante pour le pays. De nombreuses success stories motivent les jeunes à s’impliquer dans des projets innovants, qu’ils soient fondateurs, parmi les first employees ou dans les équipes qui participent à la croissance. Chacun peut ainsi créer son parcours initiatique dans une entreprise, un secteur ou un pays différent et évoluer dans le sens qui lui plait. Cette vague entrepreneuriale ouvre l’horizon des possibilités.
Trouve t-on encore de belles idées de business ailleurs qu’en France ? Quelques idées à nous proposer ?
Oui bien sûr, il y a des idées business partout, il faut les adapter au marché. Dans les quelques success stories à Hong Kong, on trouve notamment 9 gag, peu savent que l’entreprise vient d’ici. Il y a également des projets intéressants dans l’IoT, comme Soundbrenner par exemple, un métronome connecté pour les musiciens.
Il y a des idées business partout, il faut les adapter au marché
Quel conseil donnerais-tu à un jeune diplômé qui souhaite créer sa boite aujourd’hui et qui n’a pas d’idée, prêt à partir pour découvrir le monde ?
Se concentrer sur l’humain: trouver une équipe avec qui il a envie de travailler, trouver des personnes prêtes à l’aider et rencontrer un maximum de monde dans les domaines qui l’intéressent pour ensuite trouver un projet.