Le R-Evolution Club organise en partenariat avec Orange Business Services et Atlantico.fr un event business & networking pour entrepreneurs, CEO, Dirigeants et Managers le jeudi 15 octobre 2015 au siège d’Orange Business Services, dans l’amphithéâtre principal.
Il se déroulera en 3 temps, une conférence sur la thématique « Leadership au féminin : levier de performance managérial et business » avec :
- Arbia SMITI (CEO de Carnet de Mode)
- Peggy ANDRE (CEO de Fractale Magazine) (c’est nous !)
- Charline GOUTALE (CEO de Ma P’tite Culotte)
- et d’autres femmes manager, entrepreneuses ou personnalités publiques, de caractère
Inscriptions ici.
L’occasion pour nous de poser quelques questions sur le leadership au féminin à l’organisateur, Selim Saadi :
D’où est née l’idée du sujet de cette conférence ?
Le club est bâti autour du développement du Leadership des Managers, CEO et Entrepreneurs. Nous avons organisé précédemment une conférence sur le Leadership et les innovations autour de cette “science” du développement humain. Il se trouve qu’il n’y avait aucun femme présente pour échanger sur ces sujets. Ce n’était pas du tout volontaire mais dans l’assistance et y compris après l’event des membres de la communauté du club nous ont fait la remarque. C’est vrai aussi que les femmes sont des repères dans une famille et doivent naturellement faire preuve de leadership pour en inspirer les membres. On parle souvent des hommes, mais les femmes semblent disposer d’un courage au minimum équivalent voir parfois une force de caractère et une patience bien supérieure dans bien des domaines. Tous ces éléments nous ont poussé à leur ouvrir une tribune pour un event qui leur est dédié. Bien évidemment le leadership est une notion commune aux individus en général mais la façon de le vivre, d’en parler et les sensibilités peuvent être complémentaires. Cet event ne peut qu’enrichir et les femmes et les hommes qui y participeront.
A qui s’adresse cette conférence ?
Justement, à toutes les personnes qui veulent comprendre comment développer de nouvelles postures, mieux se connaître et s’engager dans de nouvelles aventures. Le leadership est comme une philosophie. Cela consiste à se remettre en question pour améliorer l’ensemble de son rayonnement sur l’environnement qu’il soit familial, professionnel, privé ou public. Inspirer les autres en s’améliorant. Cela concerne tout le monde, cependant nous adressons plus particulièrement les managers, les CEO et les entrepreneurs qui doivent aujourd’hui gagner en conscience, en intelligence émotionnelle, en capacités d’innovation/anticipation et en agilité pour être performants et inspirer leurs équipes, leurs partenaires et leurs clients.
Le leadership est comme une philosophie
Qui sont les intervenantes, pourquoi les avoir choisi ?
Les intervenantes sont des femmes qui ont beaucoup d’énergie. Également une vision et une envie d’améliorer leur environnement plus ou moins proche. Elles sont des entrepreneurs ou managers et ont de fortes responsabilités. Elles ont également en commun une grande part d’audace et une forte sensibilité au développement personnel. Elles ont également connu des passes difficiles ou sont connectées de près ou de loin à la science ou aux concepts du leadership dans leurs métiers. Plus simplement elles ont de belles histoires à raconter, des visions à partager et de l’amour à donner. Elles inspirent.
Y aura t-il un homme pour avoir un point de vue différent ?
Les hommes seront dans la salle et pourrons évidemment échanger avec nos invités. C’est l’une des raisons qui nous a poussés à réunir des femmes pour enrichir les débats. Ce sera, nous en sommes certain, un moment fort et beaucoup d’énergie et d’histoires partagées. Un grand moment d’inspiration pour toutes et tous.
Pourquoi aujourd’hui faut-il encore organiser des conférences sur le leadership des femmes et pas le leadership tout simplement ?
Et bien parce que par habitude on reste avec ceux qui nous ressemblent le plus et dans le business ont trouve plus d’hommes que de femmes encore aujourd’hui. C’est sûr que dans l’idéal nous aurions pu inviter un plateau d’intervenants mixte, mais finalement c’est intéressant de dédier un event aux femmes comme on aurait pu le dédier à un métier ou un secteur mais en même temps cela rappel qu’il y a une discrimination forte et une misogynie très présente dans la société. Nous ne le faisons pas pour rétablir la balance mais plutôt parce que les femmes au même titre que les hommes ont beaucoup à apporter à l’histoire du business et à l’esprit leadership. A la base nous avions prévu la présence d’hommes. Il se trouve que finalement pour de multiples raisons, parfois liées au simple agenda, il n’y aura que des femmes et c’est tout aussi bien.
Les femmes au même titre que les hommes ont beaucoup à apporter à l’histoire du business et à l’esprit leadership
N’est ce pas stigmatisant et provocateur de clivages tous ces events dédiés aux femmes ?
Je pense que c’est comme tout. Cela dépend effectivement de la quantité d’opérations et de leur raison d’être. Dans l’idéal que faut-il ? C’est difficile à dire. Je ne suis pas convaincu qu’il faille plus de femmes pour améliorer les performances d’une entreprise ou pour améliorer la façon dont l’humanité gère l’économie. Selon moi il faut que les femmes se connaissent mieux, tout comme les hommes, que les uns et les autres se comprennent mutuellement et s’améliorent ensemble. C’est essentiel pour bâtir des sociétés plus respectueuses, équitables et agréables à vivre. Le développement du leadership peut y contribuer s’il est bien réalisé.
C’est quoi le leadership dans les faits au final ?
Tout dépend dans quel contexte on se place. A l’échelle d’une vie, c’est se donner une mission, partir de la fin et savoir ce que l’on veut-être. Conscientiser une vision personnelle. Aligner les intentions profondes et les actes. Incarner ce que l’on souhaite profondément. Cela peut être faire le bien, prendre soin de sa famille et accompagner les autres dans leur développement et leurs épreuves. A l’échelle de la société, c’est le même principe, bâtir une vision, une Big picture et se donner les moyens d’inspirer la société pour qu’elle tende vers cela. Dans la notion de leadership il y a intrinsèquement les notions de d’humilité, de tolérance, d’imagination, de patience et de courage.
A l’échelle de l’entrepreneuriat, c’est ce qui va permettre de lever des fonds par exemple. Bâtir une vision et inspirer une équipe de choc qui va rassurer le VCs. Également d’inspirer ses équipes. Attention, le leadership c’est une posture, ce n’est pas un acquis. On peut-être leader un temps puis suiveur un autre, c’est d’ailleurs ainsi et seulement ainsi que l’on est un vrai leader, humble. Chacun de nous est leader de lui-même, puis de sa famille et ses proches. De ses associés, de ses équipes. Puis la vision, chacun y amène sa touche et elle devient commune à plusieurs individus, avec des nuances, des détails qui en font le charme et la pérennité. On est leader, non pas parce que l’on guide les autres constamment, mais parce que l’on alterne entre leader et suiveur avec agilité et bienveillance. On donne, puis on reçoit et ainsi de suite. C’est cela le win-win.
A l’échelle du management, c’est donc être capable de grandir avec son équipe et de fonctionner en mode inspiration alternative, ainsi chacun ressent son potentiel et son utilité au sein de l’équipe et l’équipe s’auto-régule. Le manager peut s’effacer et s’occuper à d’autres tâches. Évidemment il doit revenir fréquemment et vivre des choses fortes avec le groupe, privilégier la qualité à la quantité et rester en connexion avec les visions des projets ou de l’entreprise et sa mission. Le manager d’un jour n’est pas celui du lendemain s’il ne s’améliore pas constamment. Je rencontre souvent des CEO ou CTO qui se reposent sur leurs acquis et deviennent moins inspirants que le reste de l’équipe. Cela pose de véritables problèmes pour l’engagement des équipes et la cohésion. C’est également pour cela que le mentorat ou le coaching est indispensable pour une belle réussite business. Au delà du réseau ce sont les conseils sur le savoir-être et les postures qui jouent pour beaucoup.
Il y a une notion très importante qui rejoint le win/win et qui met à mal tout le modèle économique actuel. Le leadership c’est l’harmonie en soi pour l’harmonie en communauté. L’inspiration par l’exemple. Il y a donc une notion d’exemplarité, d’authenticité et une notion d’harmonie globale à développer. Donc également matérielle et financière. Je dirai donc que le Leadership Global tel qu’il est conçu par les membres du club, oblige à s’interroger profondément sur les modèles spéculatifs et les écarts de richesse abyssaux qui peuvent exister dans le monde des start-ups, dans nos sociétés et dans la finance actuelle. Le leadership global est une philosophie qui prend soin du plus proche comme du plus lointain. Du court comme du long terme.
On est leader, non pas parce que l’on guide les autres constamment, mais parce que l’on alterne entre leader et suiveur avec agilité et bienveillance
On a l’impression de voir plus de rôle modèle féminins outre atlantique qu’en France, est-ce une réalité ? Qu’est ce qui fait qu’aux USA les femmes prennent plus le pouvoir comme Marissa Meyer, Sheryl Sandberg, Janet Yellen, Ellen Pao, ou même des artistes comme Beyonce, Emma Watson, Angelina Jolie et qu’en France elles cherchent plutôt à ne pas faire de vague ?
J’imagine que c’est la même chose qui fait qu’un afro-américain peut être Président en 2015 aux USA. Les américains, de par leur modèle ultra-libéral permettent à chacun de prendre une place avec beaucoup de travail et également beaucoup de coup de pouces. Avec de l’audace et parfois de l’orgueil vous pouvez aller très loin dans l’échelle sociale. Il ne faut tout de même pas confondre niveau social et niveau de pouvoir. C’est totalement différent. La société américaine est également baignée dans l’entertainement, le divertissement et le show fait parti de l’éducation depuis le plus jeune âge. Les enfants pitchent et prennent la parole en public dès le plus jeune âge. En France il y a pas mal de peur. On se sent jugé très souvent. Cela bride forcément. Je dirais que c’est un esprit hameau quand les USA ont un esprit méga-cité. Il y a des avantages et des inconvénients. Sans porter de jugement, je dis toujours qu’il y a du bon et du mauvais partout et que c’est justement à chacun de mesurer et en fonction de sa Big picture: s’emparer, imaginer, incarner et accomplir sa destiné sans se soucier des habitudes ou plafonds de verre. C’est un travail long et difficile, mais c’est la meilleur manière d’utiliser son libre arbitre et de se sentir vraiment libre au sens responsable. Il faut également être prudent avec le terme “modèle”, personne n’est parfait et il est bon de s’inspirer des bonnes choses chez une personne sans jamais l’idéaliser et de construire sa propre personnalité, tout au long de sa vie.
Un conseil pour que les femmes prennent la place qui leur est due sans attendre qu’on leur donne ?
Il faut pour cela se poser la question de la place qui leur est due ? Et si on se demandait quel rôle elles veulent jouer et jusqu’à quel niveau ou contexte ? Quelle est leur vision ? Est-elle meilleure que celle de ceux qui œuvrent déjà ? J’imagine qu’il faut partir de l’idée ou ce qui compte ce n’est ni le sexe, ni l’origine, ni la religion ou la communauté qu’elle qu’elle soit mais ce que l’on veut aider à bâtir en commençant toujours par s’améliorer soi-même et bâtir un début d’harmonie en soi, autour de soi, dans sa famille, avant d’essayer de changer le monde ou la société d’un pays. Il est intéressant de se rassembler autour de choses communes pour mieux s’ouvrir. Il faut garder cela à l’esprit. D’ailleurs il est bon de regarder ce qui rassemble, ce qu’il y a de bon dans une chose avant de regarder les points de désaccords et ce qui peut-être améliorer ou n’est pas bien réalisé ou incarné. Il y a également la notion d’exemplarité au sens non parfait et de remise en question qui est essentielle dans le développement du Leadership. Enfin il ne faut pas avoir peur des communautés ou les stigmatiser mais essayer de mieux comprendre les causes qui en enferment certaines. Dernière idée, je dirais qu’il faut toujours se rappeler que nous ne pouvons prédire le futur, mais nous pouvons contribuer à l'”écrire” ce qui implique une énorme responsabilité et une posture humble, apaisée et généreuse. En gros, il faut être dans l’ouverture, l’écoute active et l’apprentissage constant pour accompagner, s’adapter et anticiper au mieux, pour trouver sa place en tant que femme ou homme.
Il faut toujours se rappeler que nous ne pouvons prédire le futur, mais nous pouvons contribuer à l'”écrire”