Le déploiement numérique de l’Afrique semble passer par le mobile si on en croit les chiffres de Facebook. Audrey Legros et Olivier Sabatier du W Project 2015, un tour du monde des entrepreneurs français à l’étranger dont nous relayons certains de leurs reportages, l’ont confirmé après plusieurs mois passés sur le continent en début d’année. C’est notamment le cas au Kenya où tout est aujourd’hui possible avec un simple téléphone portable via les SMS, dont l’utilisation est devenue mainstreet pour toutes sortes de services quotidiens.
En juin dernier Facebook a ouvert un bureau à Melrose Arch, à Johannesbourg en Afrique du Sud, pour faire croître ses activités dans les pays moteurs de l’ Afrique subsaharienne : Kenya, Nigeria, Afrique du Sud, Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Zambie, Mozambique et Éthiopie. Une implantation locale visant à répondre à la demande des entreprises en terme de publicité mobile pour les accompagner dans leur développement local et régional.
Facebook confirme aujourd’hui, selon Forbes, que 100% des utilisateurs de son réseau social le sont sur mobile au Nigeria (15 millions) et en Afrique du Sud (12 millions) et 95% au Kenya (4,5 millions). Facebook affirme même que 60% des utilisateurs d’internet sur le continent africain ont un compte actif sur son site.
Sur le continent, les utilisateurs de Facebook accèdent en priorité au réseau social depuis leur téléphone portable, premier moyen de communication, plutôt que sur ordinateur. Le taux de pénétration du mobile est supérieur à 40% sur le continent, avec la plus forte croissance mondiale (+ 100% entre 2008 et 2012 selon PwC). 120 millions d’utilisateurs seraient actifs sur Facebook en Afrique en juin 2015, une hausse de 20% par rapport à septembre 2014. Facebook, en s’implantant sur place, espère rapprocher les marques et les consommateurs africains.
Depuis l’émergence de Facebook en Afrique, le réseau social s’est adapté en proposant la mise à jour de statut et le like par SMS, des versions du site traduites en langues locales, comme le swahili, l’afrikaans ou l’arabe. Une obligation pour faire face à la concurrence des réseaux sociaux locaux, comme Mxit né en Afrique du Sud justement.
« Notre nouveau bureau africain soutiendra nos clients dans l’ensemble du continent. Il est nécessaire aujourd’hui de proposer une offre et des solutions adaptées pour répondre aux différents besoins sur le continent. Nous avons ainsi conçu des produits spécialement pensées pour les individus, les entreprises sur le marché africain » indique Ari Kesisoglu, directeur régional EMEA de Facebook.
Facebook entend nouer des partenariats notamment avec les gouvernements, des opérateurs télécoms et des agences publicitaires pour proposer des solutions, des indicateurs et des formats publicitaires sur-mesure, dans un contexte où le mobile prime.
Une stratégie qui prolonge la volonté de Facebook de miser sur la publicité proposée sur sa version mobile pour accroitre ses revenus publicitaires dans le monde, notamment à travers le format vidéo, qui est aussi largement plébiscité par les entreprises africaines.