Avant on aurait parlé de “serial entrepreneur”, mais aujourd’hui on parle plutôt d’aventurier lorsqu’on crée, revend, investi puis crée de nouveau une boite qui veut révolutionner un marché, celui de la presse papier en l’occurrence. C’est en tout cas la vie (et l’avis) de Tatiana Jama qui a cofondé Selectionnist il y a deux ans, après avoir cédé Dealissime à LivingSocial. Une nouvelle startup qui ne devrait pas en rester une longtemps si on en croit Tatiana qui s’est de nouveau associée à Lara Rouyres pour ce nouveau projet qui a déjà levé 2 millions d’euros cette année. Pas mal pour un amorçage, mais les fondatrices savent qu’elles peuvent aller très loin sur le marché de la data, le “Graal du 21ème siècle“.
On s’est toujours dit qu’on allait remonter une boite, mais on ne savait pas quand
Selectionnist c’est une solution web et mobile permettant d’identifier et de retrouver tous les produits présents sur une image, notamment dans les magazines féminins, leur cœur de cible actuel. Fonctionnant grâce à une technologie de reconnaissance visuelle, Selectionnist transforme toute image en un contenu digital. “On révolutionne un réseau traditionnel avec une approche digitale” informe Tatiana. L’idée est partie d’un besoin que les deux associées avaient lorsqu’elles lisaient un magazine de mode alors qu’elles ne trouvaient pas où acheter les produits présentés. “L’image est un point d’interaction entre la lectrice et la marque, avec Selectionnist on est donc dans une logique de réappropriation de la marque par les consommatrices” explique Tatiana. Les produits photographiés ne sont ainsi pas disponibles sur une market place comme chez Zoomdle, ni chez les sites ecommerce via l’affiliation. Le deal est vraiment signé avec la marque originelle qui peut alors choisir quelle action proposera le flash de la publication : infos, video, achat… Le business model repose d’ailleurs sur cette offre : la marque paye pour rendre flashables ses publicités dans les magazines et offrir un contenu aux utilisatrices. Selectionnist n’a pas vocation à être “le dernier clic avant l’achat“, au contraire, “c’est plutôt la prolongation de l’expérience client” que propose la startup. Le service permet ainsi aux marques de “mesurer leur présence dans les magazines papiers par rapport à leurs concurrents par exemple“. Et ce n’est pas fini car la data ouvre un champ des possibles infini.
Flasher un produit est aujourd’hui un engagement aussi fort qu’entrer dans un magasin
Tatiana ce n’est pas seulement une entrepreneure, c’est aussi une passionnée d’entrepreneuriat : elle participera au G20 des Entrepreneurs la semaine prochaine à Istanbul dans la délégation française pour s’inspirer des initiatives mises en place à l’étranger pour favoriser la création d’entreprise, pas seulement dans le digital d’ailleurs. Car selon elle, “il y a un potentiel énorme en France“, qui ne demande qu’à être révélé. Aujourd’hui “les pouvoirs publics écoutent les entrepreneurs“. Les réseaux, les incubateurs et accélérateurs et toutes les initiatives en faveur des startups y sont pour beaucoup et montrent “qu’on peut faire changer les choses” pour accélérer le mouvement. Car entreprendre “ce sont des sensations incroyables” qu’on ne vit nulle part ailleurs dans sa vie, c’est une liberté énorme, celle de “choisir les gens avec qui on travaille“, de “maitriser son destin“, même “s’il y a des hauts et des bas” en permanence. “C’est le métier le plus incroyable du monde !”
J’ai une vision positive de la capacité des entrepreneurs à faire changer les choses
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