C’est la rentrée, on change de vie ?

C'est la rentrée, on change de vie ?

La rentrée c’est mardi prochain officiellement, surtout pour les enfants, mais les adultes sont eux quasiment tous revenus au bureau ce lundi. L’été qui signifie relâchement, pause, déconnexion, introspection, c’est le grand moment des choix de vie : quitter son job pour monter sa boite ? Trouver du sens à sa vie ? Tout quitter pour aller vivre en Thaïlande et ouvrir un parc d’attraction (cf Capital de dimanche soir qui était bien inspiré…) ? Ou finalement ne rien faire et retrouver le confort de son quotidien, certes parfois ennuyeux, mais tellement sécurisé en cette période de crise (la crise sera perpétuelle tant qu’on basera l’évolution du monde sur des chiffres liés à la croissance et au PIB, rappelons-le..)

Toutes ces raisons sont bonnes, et le dilemme revient chaque année, dès l’instant où vous mettez le pied dans le bus, avec votre mine bronzée et hagarde, à vous demander si vous allez de nouveau revivre une année entière de metro-boulot-dodo sous la grisaille, à supporter vos collègues, votre chefs, des réunions interminables, des horaires à rallonge, un emploi du temps de folie pour arriver à faire plaisir à toute votre petite famille… Bref à première vue, c’est la dépression qui vous attend d’ici 2 semaines.

La question à se poser avant tout, c’est de se demander si c’est un ras-le-bol généralisé, qui couvait depuis bien longtemps avec une réelle envie de changer, ou est-ce juste le retour à la vie réelle après 3 semaines de rêve sur la plage au soleil ? Entre un simple vague à l’âme annonciateur de l’automne et une vraie motivation à tout changer, il y a un gouffre que peu de personnes franchiront. Changer de vie ce n’est pas faire ses valises, tout vendre sur Le Bon Coin et dire bye bye à ses amis, cela se prépare, que ce soit créer une boite, partir à l’étranger ou même simplement modifier son emploi du temps pour s’accorder des moments à soi. Tout balancer sur un coup de tête mène droit à l’échec, car où que vous alliez, ou quoi que vous fassiez, vous emmènerez vos problèmes, votre mal-être et vos doutes avec vous. L’important est de faire des choix réfléchis, de ne pas agir par dépit ou revanche et de partir serein vers un nouveau chemin.

Vous pourrez peut-être partir faire un tour du monde de 2 ans avec 20 000€ en poche, comme Rémi après avoir revendu sa startup, vous expatrier comme tous ces français qui veulent aller voir ailleurs si l’herbe est vraiment plus verte ou juste découvrir un autre mode de vie, peut-être vous reviendrez en France, parce que les macarons Ladurée et le gruyère vous manquent atrocement, vous démissionnerez de votre poste à responsabilité pour créer votre job ou bien vous vous accorderez une journée off régulièrement pour vous reconnecter à vous-même. Mais plus certainement, vous ne feriez rien, car d’ici deux jours, une semaine tout au plus, la vie aura repris son tourbillon, entre l’école, les sports, les rendez-vous, les courses, les visites chez Mamie, les factures à payer, Noël à préparer, le manque de lumière, vos états d’âme ne seront qu’un lointain souvenir et ne reviendront vous hanter que dans un an, lors de vos prochaines vraies vacances, comme tout le monde.

Changer de vie beaucoup en rêvent, parce que les choix que l’on fait à 15 ans dans notre orientation scolaire, ou la famille que l’on fonde à 25 ans, ne sont plus forcément en adéquation avec la personne que nous devenons à 40 ou 50 ans. Alors oui, avant (c’était mieux avant direz-vous…), on faisait un choix et on s’y tenait, quelques soient les aléas de la vie. Sauf que avant, on ne pensait pas, on se ne remettait pas en question, on ne cherchait pas à être soi, à créer du sens et en plus on n’avait pas le choix, c’était comme ça. Peut-être que c’était mieux, ou plus simple, peut-être que non, personne ne le sait. Une seule chose est sûre, c’est que peu de gens changent de vie au final, car c’est très dur, même en 2015. Mais c’est un phénomène croissant, entre créer sa boite ou partir à l’aventure à travers le monde, aujourd’hui tout est possible à défaut d’être facile, pour qui veut vraiment dépasser ses limites et créer une vie qui lui ressemble. A cet instant présent.

2 Comments

  • Morgane dit :

    La plus grande peur de l’être humain, ce n’est pas de mourir, c’est de changer. Car si nous sommes certains de tous mourir, nous sommes bien peu à oser le changement…

Comments are closed.