Le nombre de touristes pourrait dépasser les 85 millions en 2015, contre 83,7 millions l’année dernière, a indiqué le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme Laurent Fabius jeudi dernier. Les chiffres ne sont pas encore définitifs, ce sont les résultats du premier semestre et les premières indications de tendances de cet été qui tendent vers ce record.
Parmi les raisons de ce boum, Laurent Fabius évoque la baisse de l’euro, le beau temps, le terrorisme dans des pays traditionnellement très touristiques, comme la Tunisie, la Turquie et l’Égypte, ainsi que les efforts déployés par la filière du tourisme.
La France attire particulièrement les touristes chinois : plus de 2 millions cette année, contre 1,5 million en 2014. Un chiffre étroitement lié à l’accélération de la délivrance des visas – en 48h- aux touristes chinois individuels depuis janvier 2014. Au premier semestre 2015, les sésames délivrés aux touristes chinois ont augmenté de 56 % ! Une hausse qui devrait s’accélérer avec la croissance du nombre de touristes chinois qui se rendent à l’étranger chaque année, actuellement 100 millions par an, et d’ici quelques années ce chiffre devrait atteindre 300 millions.
Des chiffres qui soulagent la profession, après un début d’année très morose, suite aux attentas de janvier, alors que le tourisme représente 7% du PIB français et près de deux millions d’emplois.
Pour autant ce sont surtout les français (les Français sont partis davantage (+5,8%), et davantage en France (+7%)) et les pays européens limitrophes, des Allemands, des Belges ou des Britanniques qui tirent la croissance, alors que les ressortissants du Moyen Orient, les Japonais et les Russes ont boudé la France en 2015 et surtout Paris qui de son côté voit une baisse de 1,8% de l’occupation hôtelière selon le comité régional de tourisme (CRT) Paris Ile-de-France. Un rapport qui ne prend pas en compte les locations entre particuliers type Airbnb qui ont explosé ces derniers temps.
Au niveau national, certains secteurs sont en nette augmentation, comme l’hôtellerie de plein air (+9% en juillet-août sur un an), les parcs d’attraction (+6% à +10%) et les croisières fluviales (+10%) grâce notamment à des conditions météorologistes très favorables.
L’objectif aujourd’hui du gouvernement est de retenir les touristes plus longtemps sur l’Hexagone et éviter qu’ils ne passent en trombe pour ne visiter que les Caves de Saint Emilion, les Châteaux de la Loire et les Galeries Lafayette avant de rejoindre une autre destination européenne. L’idée étant bien sûr que les touristes dépensent plus sur place, alors que la France n’était placée qu’en quatrième position des destinations touristiques à fortes retombées économiques, derrière les Etats-Unis, l’Espagne et la Chine en 2014.
Des mesures ont déjà été prises, comme la création de douze zones de tourisme international à Paris, permettant aux visiteurs de faire leur shopping le dimanche, avec une extension prévue à Cannes, Deauville et Nice, la diversification des zones touristiques sur tout le territoire, ou encore l’extension du « visa en 48 heures » à d’autres pays que la Chine, comme certains pays du Golfe, à l’Afrique du Sud et à l’Inde.