Alors que l’été bat son plein en France depuis plusieurs semaines, certains rêvent de fraicheur, neige et dépaysement total. S’il faut monter bien haut dans les Alpes pour apercevoir les neiges éternelles, il est un endroit au monde qui attire de plus en plus de touristes chaque année : le Groenland. Une surface de plus de 2 millions de m² reliée au Danemark, située aux confins de l’hémisphère Nord, qui accueille presqu’autant de touristes que d’habitants, 56200. Principalement des américains et des danois, mais un ratio qui devrait rapidement changer avec l’ouverture d’une nouvelle ligne aérienne, reliant l’aéroport international de Kangerlussuaq à l’Islande alors que les liaisons se faisaient jusqu’à présent exclusivement depuis Copenhague.
Les autorités espèrent voir ainsi les visites augmenter de 15% sur 5 ans, alors que le tourisme représente 4% du PIB de l’île. L’agence gouvernementale Visit Greenland, créée en 1992 a pour mission de développer les activités touristiques en proposant des séjours thématiques autour des chiens de traineaux, la faune, les aurores boréales, la vie locale, etc…
Pour autant, même si le Groenland s’est modernisé ces dernières années ( 93% de la population a accès à Internet via les câbles sous-marins tirés depuis l’Europe) il reste limité par son climat très rude pour accueillir plus de touristes : les infrastructures sont pour le moment très faibles ainsi que l’offre d’hébergement. Un mal pour un bien sur une île gravement affectée par le réchauffement climatique qui voient ses températures flirter autour de zéro degrés ces jours-ci et même jusque 27°C ! Bien au-dessus des normales de saison : il y a 8 ans, on enregistrait -37°C à la même période… Selon les scientifiques qui observent la banquise depuis plus de 25 ans, la fonte des glaces du Groenland contribuerait même à elle-seule à 40% de la hausse globale du niveau de la mer. Ils pointent du doigt les conséquences de l’activité humaine. Plus on monte vers le Nord, plus la glace est noircie par la pollution. Un phénomène qui pourrait s’aggraver si l’activité touristique venait à exploser.
Le photographe français Sébastien Tixier a immortalisé les mutations que vit actuellement le Groenland dans un livre de photos Alanngorpoq :