A la question Faut-il parler de ses projets ? Les avis divergent et sont souvent très ancrés dans les convictions de chacun. Selon son caractère, ses expériences et sa vision du projet chacun réagira différemment.
Le but recherché importe beaucoup dans le choix d’en parler ou non : des avis constructifs, de l’approbation, de la justification, de la confiance pour se rassurer dans ses projets au risque de finalement y récolter des doutes, des peurs, de l’inquiétude et du découragement…
Pas facile alors de décider si on doit en parler ou non et surtout à qui.
En parler mais aux bonnes personnes, pas à ceux qui ne sont ni dans la cible, ni dans le milieu car ça peut être déprimant
Résume Alexiane Derail, fondatrice de Subleem.
Les bonnes personnes sont celles qui sauront avoir un avis objectif sans émotion, sans parti pris, qui n’ont aucun intérêt à ce que votre projet marche ou pas. Pourquoi pas un entrepreneur qui a déjà de belles réussites à son actif qui saura trouver les mots justes pour pointer les aspects négatifs et les erreurs dans votre stratégie ou votre business model. Mais aussi vous les faire accepter par des paroles encourageantes et quelques conseils intéressants.
A contrario beaucoup s’accordent pour dire qu’il vaut mieux éviter d’en parler avec ses proches, famille ou amis, qui n’ont pas la culture entrepreneuriale et qui risquent de vous décourager au lieu de vous stimuler. Souvent pessimistes face à un changement quel qu’il soit, ils ne verront que le côté négatif, les risques, la crise économique, l’échec au bout du chemin « tu feras quoi si ça marche pas ? ». Leurs avis ne sont pas objectifs et sèmeront la confusion dans votre cheminement. Idem si votre maman vous dit « mais oui mon chéri, tu es le meilleur, j’ai toujours cru en toi ». C’est mignon mais pas constructif ^^
Ce débat semble au final franco-français si l’on en croit les témoignages des expatriés outre-atlantique
J’observe une grande différence de culture entre la West Coast et la France. La SV pense souvent que l’innovation est liée à l’open collaboration et à la diversité. Il y a donc moins de rétention d’informations
rapporte Axelle Tessandier qui a fondé AxlAgency à San Francisco.
En France on a toujours peur que quelqu’un « nous pique » notre idée si on en parle trop. Un concurrent, un opportuniste peut flairer la bonne affaire et passer avant :
Les projets je n’en parle plus aux partenaires car un de nos concurrents a été mis au courant de l’un d’entre eux par quelqu’un à qui on a fait confiance…
Explique Hélène Alves de Gourmands d’Antan.
Une mauvaise expérience peut vite vous faire devenir parano, au risque de vous fermer, de ruminer, et de vous décourager vous-mêmes faut d’avoir trouver le petit truc qui manque et que vous auriez découvert en échangeant avec des personnes inspirantes…
C’est comme cela qu’on peut peaufiner son projet avec les remarques et idées de part et d’autres. Les critiques non constructives, on les met à la poubelle
Image Sophie de So Capristi
L’échange permet l’émulation, la réflexion, la génération d’idées nouvelles, la créativité, mais aussi de rencontrer des personnes qui pourront vous aider, des mentors ou de possibles investisseurs.
Il faut donc en parler, mais aux bonnes personnes, celles qui peuvent objectivement vous conseiller et vous apporter quelque chose, celles qui ont de l’expérience et un avis neutre, celles qui vous parleront sans émotionnel mais de façon rationnelle.
C’est aussi en confrontant son idée aux opinions des autres qu’elle avancera et qu’elle débouchera sur quelque chose de concret. Si vous la gardez enfermée au fond de vous, vous courrez le risque qu’elle ne se transforme jamais en projet… Même si l‘important est de choisir la solution la plus optimale pour vous et votre personnalité, celle qui fera grandir votre projet.
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