D’ici peu de temps, la plupart des grandes villes françaises devraient bénéficier du label French Tech si on en croit la volonté du gouvernement de faire de la France, une startup République. AprèsAix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse en novembre dernier, c’est maintenant au tour de 4 nouvelles Métropoles de rejoindre la French Tech: Brest Tech plus (Brest, Morlaix, Quimper et Lannion), Normandy French Tech (Rouen, Caen et Le Havre), Lor’NTech (Metz, Nancy, Thionville et Epinal) et French Tech Côte d’Azur (Nice, Cannes, Grasse et Sophia-Antipolis) ainsi que 4 pilotes: Alsace pour les MedTech, Avignon les CultureTech, Saint-Etienne le DesignTech et Angers les IoT-Tech.
« L’objectif premier du label Métropole French Tech était de susciter partout en France une mobilisation collective de tous les acteurs, privés et publics, en faveur de la croissance des startups françaises » a annoncé Axelle Lemaire.
Le label FrenchTech est destiné à faire rayonner les startups françaises dans le monde. Aucun financement public supplémentaire n’est directement associé au label, l’objectif étant de mieux coordonner les efforts publics existants et de susciter des actions privées porteuses de leur propre modèle économique indique le Ministère de l’Économie et des Finances.
Une stratégie du gouvernement qui a pour vocation de favoriser l’émergence d’entreprises, capables de devenir demain des leaders internationaux. Si l’initiative est intéressante et louable, il n’en reste pas moins que les startups françaises sont des jeunes pousses en devenir, qui pour le moment et malgré les effets d’annonce, ne bénéficient pas d’un environnement favorable à leur croissance et leur internationalisation, la faute à une économie française bridée, dont le Ministère de l’Économie et des Finances ne fait pas état bien évidemment, mais dont les patrons de PME, ayant dépassé le stade de l’amorçage font les frais chaque jour.
Favoriser l’émergence de startups en labellisant des villes et des régions French Tech, c’est bien beau, mais quid de la suite ? Aucune mesure n’est ensuite prise pour favoriser la création d’emplois, excepté sur des contrats aidés précaires, ou la R&D dont le Crédit Impôt Recherche est drastiquement contrôlé par les autorités fiscales – certaines entreprises ont d’ailleurs du rembourser quelques années plus tard cette “aide”, les mettant en grave difficulté financière. Ni même sur le financement des entreprises aussi bien de la part des banques qui ne connaissent rien au monde des startups, que des investisseurs qui sont trop peu nombreux et mettent des tickets trop petits pour permettre aux entreprises de rivaliser avec les startups anglo-saxonnes.
Quant à l’internationalisation des entreprises françaises, il n’est pour le moment qu’un doux rêve dans l’imaginaire des startupers. Et ce n’est certainement pas le label franco-français French Tech New York qui changera les choses. Un label destiné à faciliter l’accès à l’écosystème new-yorkais aux startups françaises et attirer en France des entrepreneurs, investisseurs et talents new-yorkais. Rien de plus que ce qui existe actuellement, mis en place par les entrepreneur français de New-York eux-mêmes, sans aide de la France jusqu’à présent. Le label avait déjà été attribué à San Francisco à l’occasion du voyage de François Hollande en 2014, dans la Silicon Valley. Depuis personne ne se souvient d’avoir vu une quelconque incidence sur les startups françaises.
Donner des labels FrenchTech c’est bien, maintenant on attend les vraies mesures pour favoriser la croissance des startups françaises.