Il est de ces moments où la vie met sur notre chemin ce dont nous avons besoin à cet instant présent au plus profond de soi, comme une évidence. C’est un peu ce qui s’est passé avec le film En quête de Sens, sorti en salle en janvier dernier, mais dont il m’aura fallu presqu’un an pour enfin trouver le temps – le bon moment car “si tu ne trouves pas le temps de voir le film, c’est le film qui vient à toi“- pour découvrir un film qui a du résonner chez plus d’un spectateur en ce dimanche matin 13 décembre à Bastille. Une projection organisée à l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme, suivie d’un débat avec l’un des co-réalisateurs, Marc de la Ménardière, qui a répondu aux questions des uns des autres pendant près d’une heure trente.
Un film que chaque personne qui se pose des questions sur son avenir, sa place dans le monde, son rôle à jouer, sa sensation de ne pas être là où il(elle) devrait être, son envie de découvrir un autre mode de vie, plus détaché de l’hyper-consommation, plus proche de la nature et d’un bien-être intérieur paré à toute épreuve devrait visionner. Mais aussi un film dont on peut se demander si les protagonistes, Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière sont vraiment alignés avec les valeurs qu’ils prônent auprès d’un public conquis, décidé à changer de vie à peine sorti de la projection…
J’ai donc rencontré Marc au lendemain de noël pour découvrir qui il est vraiment. Même si la rencontre fut courte avant qu’il n’attrape son TGV, c’est bien quelqu’un de profondément convaincu en ce qu’il partage dans le film et lors de ses conférences que j’ai découvert. Un jeune homme heureux, épanoui, avec une volonté bienveillante d’inspirer le maximum de gens à vivre pleinement leur vie et les inciter à faire leur part pour améliorer la société qui les entoure. “L’important, c’est comme nous l’a dit le premier ministre du Tibet lors de notre voyage en 2009, il faut se détacher des résultats que vous allez obtenir, pour se concentrer sur ce que vous faites, sur les choses justes que vous accomplissez“. C’est d’ailleurs de cette façon que le film a été réalisé puis produit et diffusé, sans volonté d’en faire un succès, mais avant tout avec l’intention d’impliquer les gens autour d’un projet commun.
Tout s’est fait de manière associative, bénévole avec des dizaines de personnes qui se sont mobilisées pour aider Nathanaël et Marc à faire connaitre En quête de Sens. Tout d’abord lors de la réalisation, où ils ont pu compter sur le soutient d’inconnus pour se faire héberger et rencontrer des personnes inspirantes qui les ont convaincus qu’ils étaient sur le bon chemin, alors que le monde s’enfonçait dans une crise économique impressionnante. Puis pour entamer une nouvelle vie pour Marc qui travaillait comme Business Developper dans une multinationale à New York, mais qui ne se voyait plus continuer à vendre de l’eau en bouteille à prix d’or alors qu’elle est une denrée rare pour des centaines de millions d’êtres humains sur Terre. Il a alors, entre autres, rejoint Voix Libres, une ONG d’aide aux enfants des mines, des rues, des prisons et des dépôts d’ordures de Bolivie, puis le Mouvement Colibri, créé par Pierre Rhabi, fait une formation en agriculture biologique, etc… Une vie diamétralement opposée à celle qu’il avait dans la Grosse Pomme, mais dans laquelle il s’est vraiment senti à sa place.
La diffusion du film s’est faite grâce au crowdfunding, près de 40 000€ ont été récoltés sur les 12000€ attendus pour permettre le lancement. Le film a été proposé dans quelques salles grâce à la forte mobilisation des soutiens bénévoles, des associations, et rapidement, malgré une diffusion confidentielle et timide, En quête de Sens a séduit 50 000 personnes en quelques mois, puis 150 000 fin décembre à travers la France. Le film sera proposé au Canada en janvier, “c’est un film juste, qui touche les gens“. Le tout sans communication, sans producteur, sans relation dans le monde du cinéma, rien que par le bouche à oreilles et la passion qui anime Nathanaël et Marc “ce n’est pas nous qui avons créé ce succès, c’est l’action de chaque colibri. Aujourd’hui on est juste contents que cela plaise à un maximum de gens“. Aujourd’hui 8 personnes travaillent autour du film.
Un succès qui aurait pu monter à la tête de Marc et Nathanaël, mais il n’en n’est rien “on a gardé les pieds sur terre“, “nos modèles sont des gens humbles qui nous ont montré que chacun à notre niveau on peut faire plein de belles choses, il faut juste faire confiance à son intuition“. Aujourd’hui d’ailleurs, plus de 5 ans après leur voyage, cette quête de sens gagne de nombreux citoyens qui ne se reconnaissent plus dans une société du toujours plus qui a commencé à exploser avec la chute de Lehman Brothers en 2008. Chacun aspire à plus de spiritualité et d’humilité. En découvrant le film avec ses portraits de “gens authentiques, inspirants“, cela les incite à réaliser leur potentiel et à faire leur part à leur échelle, “comme toutes ces personnes qui nous avons rencontrées, pleines de bon sens et de gentillesse“.
Les spectateurs peuvent ainsi s’identifier à Marc qui est passé d’une vie qui faisait rêver beaucoup de jeunes – New York, un bon salaire, un bel appartement, la fête, un avenir radieux…- à une prise de conscience d’être devenu “prisonnier du système, comme anesthésié” et de n’avoir aucune prise sur les éléments. “Quand j’ai découvert, en 2009, dans des documentaires que personne ne devait avoir vu ce qui se passait dans le monde, je me suis demandé ce que je devais faire de ces informations à mon niveau“. “J’ai réalisé que si on continuait ainsi, on allait droit dans le mur“. A la même époque, “j’ai aussi compris que vouloir changer le monde, sans se changer soi-même c’était impossible“, il fallait donc faire plus que d’aller à la découverte de ceux qui se sont impliqués pour apporter leur contribution à ce monde en mouvement. Il fallait porter un nouveau regard sur soi, ses convictions, ses valeurs, ses actions, ses envies, ses projets, etc… Une phase des plus difficiles au cours de laquelle, il faut littéralement “passer d’un système de croyance à un autre” et entamer une profonde révolution intérieure, parfois -voire souvent- incomprise de ses proches. “Le matériel est un frein et il faut apprendre à s’en détacher“, vers une “sobriété heureuse“, terme si cher à Pierre Rhabi. “Une pauvreté choisie, avec une sécurité minimum, qui permet de prendre des risques pour faire de belles choses” et partager sa vision d’un monde plus beau.
C’est ce qui est à découvrir dans le film En quête de Sens, qui est disponible en DVD et encore diffusé dans certaines salles. Vous pouvez aussi organiser une projection dans votre cinéma.
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