Quand on voit cette bande dessinée réalisée par Entrepreneurz, il y a deux réactions possibles : ce personnage est soit bipolaire, soit entrepreneur. Ou encore l’entrepreneur est un bipolaire qui s’ignore… Lorsqu’on crée ou reprend sa première boite, on a beau nous prévenir que la vie d’un entrepreneur n’est pas de tout repos, on n’y croit pas vraiment. Et pourtant… C’est pire que ce qu’on nous avait dit !
Un jour, parfois juste une heure peut nous faire passer de l’euphorie totale (une demande de devis, une offre acceptée…) à la dépression ultime (contrat annulé, mail pas cool…). Il faut le vivre pour le croire. Les premiers temps, on a l’impression d’être le seul à vivre cela, à avoir des problèmes psychiatriques, à être un mauvais gestionnaire ou à sombrer dans la folie. Puis à force d’oser se dévoiler, on réalise que tous les entrepreneurs vivent cela, ce qu’on appelle les ascenseurs émotionnels, qui varient au gré des bonnes et mauvaises annonces, souvent liéés à des rentrées d’argent ou factures à payer d’ailleurs, car quoi qu’on parle de passion quand on crée sa boite, il n’en reste pas moins, qu’on veut tous gagner notre vie en premier lieu (sauf les Bisounours, les femmes de, les fils à papa et les coachs).
Ces (très) hauts et ces (très) bas pompent l’énergie de l’entrepreneur et peuvent le conduire à l’échec à long terme, ou au burn out, voir à détester sa boite s’il n’y fait pas attention. Combien d’entrepreneurs en liquidation ou fermeture d’activité n’avez-vous jamais entendu vous dire “plus jamais je créerai de boite !” ou “si j’avais su que c’était si dur, je serais resté salarié !”. Vous vous l’êtes certainement dit un jour aussi même si vous ne l’avouerez certainement pas… (en tout cas chez Fractale on se le dit régulièrement même après 13 ans d’entrepreneuriat…).
Alors pourquoi en arrivons-nous là ? Peut-être parce qu’on s’investit trop dans notre projet ? Peut-être parce qu’il est devenu notre raison de vivre ? Peut-être parce qu’on ne sait pas lâcher prise ou prendre du recul ? Peut-être parce qu’on a une vision idéaliste de l’entrepreneuriat ? Toutes ces suppositions réunies finalement… Même si ces émotions contradictoires n’empêchent pas de réussir et même si même les plus grands en vivent aussi, ce n’est pas une raison pour trouver cela normal. Il faut changer cela avant de se faire manger par sa boite, c’est bien pour cela qu’on n’est pas salarié, non ?
Faire des pauses, accorder moins d’importance aux mauvaises nouvelles, célébrer les petites réussites chaque jour, noter sur un carnet toutes ses réalisations, se féliciter, en parler autour de soi, partager avec d’autres entrepreneurs, dédramatiser les échecs, arrêter de culpabiliser même si on n’avance pas pendant un moment, se faire confiance ou se faire accompagner. Il y a plein de solutions pour éviter de monter chaque jour dans Space Mountain 🙂