Uber c’est la startup qui fait parler d’elle toutes les semaines ou presque, et celle dont on aimerait se passer de parler, mais qui cristallise tellement les opinions, qu’on peut difficilement passer à côté. C’est l’exemple même des mutations sociétales actuelles, que ce soit au niveau des conditions de travail de ses chauffeurs, de ses offres, de sa valorisation démesurée, de ses problèmes juridiques, de ses nouvelles fonctionnalités, etc… Uber est partout et nous suivons tous ses faits et gestes comme on pourrait le faire avec Kim Kardashian ou Justin Bieber.
Cette semaine Uber a annoncé lancer une offre de food delivery, LA grande tendance de cette rentrée 2015 avec l’omniprésence de Foodcheri et Foodora dans la capitale jusqu’aux marches de la station de métro Opéra. Baptisée UberEats, la firme propose à Paris, après San Francisco, Los Angeles, New York et Barcelone, de commander un repas via son application de mise en relation entre passagers et chauffeurs de VTC et d’être livré en moins de dix minutes.
Trois restaurants seront partenaires de l’opération chaque jour, et changeront quotidiennement. L’offre n’est pour le moment proposée que dans les 8e et 9e arrondissements de la capitale entre 11h30 et 14h30. Le forfait livraison est entièrement gratuit. Puis, passera à trois euros par commande prochainement.
Un service qui fait bien rire les autres sociétés de VTC et taxis si on en croit les réactions sur les réseaux sociaux… Mais aussi ses chauffeurs qui à la base transportaient des personnes et pas des burgers/frites. Des chauffeurs qui ne rient même plus du tout depuis que Uber a annoncé baisser ses tarifs de 20% sur Paris et la banlieue la semaine dernière après que les taxis G7 et Taxis Bleus aient lancé une offre à destination des jeunes et des noctambules. Une initiative prise unilatéralement et sans concertation, puisque les chauffeurs ne sont pas des salariés, ne sont pas représentés par des syndicats (le Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC vient d’être créé pour l’occasion) ou une convention collective. Uber a jouté “Pour les chauffeurs, des prix plus bas ont pour but d’entraîner davantage de courses, des temps d’attente entre chaque course plus courts, et par conséquent un chiffre d’affaires en progression” se basant sur des statistiques de New York, une ville où comme chacun le sait, le taxi est un mode de transport familier, au contraire de Paris où il est réservé à une élite de CSP +. On attend donc de voir si la cible visée par le géant américain, “les jeunes, ceux qui bougent la nuit, ceux aussi qui ont besoin d’aller de banlieue à banlieue” seront au rendez-vous. Sans compter que baisser ses tarifs a rarement conduit au succès de l’opération sur le long terme. C’est une règle élémentaire de la gestion d’entreprise. Mais peut-être que Uber est une exception. Et puis si les tarifs augmentent de nouveau, qui les verra ? Ils sont déjà tellement flous…