La health food s’impose de plus en plus en France, ces petits encas sains destinés à remplacer le traditionnele grignotage fait de Delichoc, Bounty et Fraise Tagada depuis notre enfance.
Aux USA et au Royaume Uni, ces encas sont présents partout, en supermarché, dans les gares, les distributeurs . Des mélanges de fruits secs ou séchés, pépites de chocolat, graines de sésame, à déguster sans culpabiliser, nourrissants, sans être riches en calories, bons pour la santé et permettant de respecter la règle “cinq fruits et légumes par jour” ou presque.
C’est sur ce constat, et la pauvreté de l’offre en France, que Louise Eggrickx, a eu l’idée de fonder Picorist, un service par abonnement qui propose de recevoir chaque moi sa box avec ses mélanges savoureux pour en grignoter chaque jour lors d’un petit creux.
Louise nous en dit plus sur son projet Picorist :
C’est quoi Picorist ?
Picorist est une marque de snacks naturels, sains et délicieux à picorer sans culpabiliser à tout moment de la journée. Il s’agit de petits mélanges de fruits séchés, oléagineux (amandes, noix…), graines et/ou chocolat, vendus sous forme d’un coffret mensuel, sur abonnement, sur le site picorist.com.
Picorist est une marque de snacks naturels, sains et délicieux à picorer sans culpabiliser à tout moment de la journée
D’où est venue l’idée ?
Pour commencer, j’ai toujours été une vraie « foodie » et une passionnée de nutrition, discipline que j’ai eu l’occasion d’étudier lors d’un échange en Californie. Ensuite, comme souvent, l’idée est venue d’une frustration du quotidien : lorsque j’étais salariée, j’avais systématiquement une petite faim en milieu de matinée ou en fin d’après-midi, mais il était très difficile, entre le distributeur automatique et la boulangerie, de trouver quelque chose qui soit à la fois « healthy » et savoureux à picorer… C’est là qu’a germé l’idée d’un coffret de snacks sains, inspirée par des concepts similaires existant déjà dans les pays anglo-saxons.
Qui réalise les mélanges, d’où viennent les ingrédients ? Qui a créé les recettes ?
C’est moi qui élabore les recettes, en utilisant mes connaissances en nutrition et en testant de nombreuses combinaisons (à partir de plus de 50 ingrédients de base !) pour obtenir des mélanges à la fois savoureux et équilibrés. Chaque recette a ses propres bienfaits nutritionnels, identifiés par des petites icônes au dos des sachets (riche en magnésium, propriétés détox, riche en fibres…). Et bien sûr, le goût est travaillé pour que le tout soit une explosion de saveurs.
Cela passe aussi par une sélection minutieuse des ingrédients : les fruits secs viennent des quatre coins du monde, de plusieurs dizaines de pays différents (cranberries du Canada, mangues du Burkina Faso, mûres blanches de Turquie, amandes d’Espagne…). Ils sont importés en France par les fournisseurs que j’ai sélectionnés, puis les mélanges sont réalisés et packagés en région parisienne.
Quel est le modèle économique ? Pourquoi sous forme d’abonnement ?
Les clients souscrivent un abonnement mensuel sans engagement sur le site de Picorist et reçoivent chaque mois un coffret contenant au choix 10 ou 20 snacks sains, soit 1 ou 1 à 2 par jour de la semaine, selon leur appétit. Pourquoi par abonnement ? Parce qu’il s’agit de produits que l’on consomme quotidiennement et qu’il est pratique d’avoir toujours sous la main : cela évite d’avoir à prévoir son goûter ou de se ruer par dépit sur le distributeur automatique du bureau !
Il existe aussi une offre B2B sur mesure, avec des coffrets plus grands, au cas par cas.
Picorist est donc une entreprise à la croisée du Food (car nous fabriquons nos produits) et du E-commerce (car la souscription se fait en ligne et la livraison à domicile ou au bureau).
Picorist est une entreprise à la croisée du Food et du E-commerce
Y a t-il des normes et règles à respecter pour ce genre d’entreprise health food ?
Les normes alimentaires « réglementaires » sont les mêmes que pour toutes les entreprises Food. Sur le côté « Healthy », c’est à nous de nous assurer que la composition des snacks est saine et équilibrée.
Qui sont vos concurrents ?
À ma connaissance, le seul concurrent ayant adopté exactement le même modèle est Gula. Plus largement, nous sommes aussi de plus en plus concurrencés par les marques de fruits séchés et de graines anglo-saxonnes qui débarquent en masse dans les supermarchés français depuis quelques mois, ce type de snacks étant déjà plébiscité outre-Atlantique et outre-Manche. Ce sont de sérieux concurrents car le snack est typiquement un achat d’impulsion, et non un achat planifié à l’avance. Les principaux axes de différenciation sont la variété des mélanges, la sélection des ingrédients, la qualité et la praticité du service (livraison, etc), l’accompagnement des abonnés avec du contenu pertinent (conseils, recettes…).
Nous sommes de plus en plus concurrencés par les marques de fruits séchés et de graines anglo-saxonnes qui débarquent en masse dans les supermarchés français depuis quelques mois
Quelle est la philosophie de l’entreprise ?
Nous voulons montrer que manger sainement peut être un plaisir et faire la différence au quotidien, sur le niveau d’énergie par exemple, mais aussi avoir des effets bénéfiques à long terme (meilleure santé, perte de poids…). La « junk food » est un fléau moderne, tant pour notre santé que pour l’environnement, mais heureusement changer ses habitudes devient de moins en moins compliqué. C’est aussi l’objectif de Picorist : rendre des alternatives healthy et durables accessibles à tous. Et sans sacrifier le goût !
Que faisiez-vous avant ?
J’ai travaillé 3 ans en finance de marché. Des métiers qui demandent typiquement d’être au top toute la journée, et donc d’avoir un bon carburant !
Comment se sont passés vos débuts ?
Les débuts ont été intenses, car je n’avais jamais monté d’entreprise, et je ne connaissais pas grand-chose à l’industrie alimentaire ni au e-commerce ! Il a fallu réaliser le site internet (je l’ai fait presque entièrement seule), définir les recettes, le packaging, sourcer les ingrédients, organiser la fabrication, acquérir les premiers clients, gérer la logistique… C’est passionnant et très formateur ! Et quand les clients sont au rendez-vous, c’est la meilleure des récompenses !
Les débuts ont été intenses, car je n’avais jamais monté d’entreprise, et je ne connaissais pas grand-chose à l’industrie alimentaire ni au e-commerce !
Combien avez-vous d’abonnés actuellement ?
Nous ne communiquons pas sur le nombre exact d’abonnés, d’autant qu’il est compliqué à définir car il y a à la fois du B2C et du B2B. Mais il est en croissance et nous sommes très heureux de ce démarrage !
Avez vous un mentor ou un conseiller et que vous inspire t’il au quotidien ?
Plusieurs mentors m’ont soutenue depuis le début du projet : sur le côté web et commercial, j’ai pu bénéficier des conseils de Yohan Ruso, ancien DG d’eBay en France et fondateur de Praditus, ainsi que de Jacques Cicurel, fondateur de Regalbox. Sur le côté Food, Michel de Rovira, cofondateur de Michel & Augustin, qui fut mon prof à Sciences Po, m’a été d’une aide infiniment précieuse ! Leur écoute et leurs paroles sages m’ont aussi permis d’avancer plus sereinement face à certaines difficultés ou obstacles.
Votre plus grosse galère ?
Des galères, il y en a un peu tous les jours, mais les plus stressantes sont les problèmes de livraison (coffrets égarés ou volés) et les bugs du site internet, devant lesquels on peut se retrouver très démuni lorsque l’on est pas développeur. Mais cela fait partie du jeu !
Votre plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté, c’est quand des mamans m’écrivent pour me dire que leurs enfants réclament des mélanges Picorist alors qu’auparavant ils ne mangeaient que des gâteaux ou bonbons au goûter ! C’est tellement important d’éduquer les générations futures à mieux manger, c’est fantastique de voir que l’on peut avoir un impact là dessus.
Ma plus grande fierté, c’est quand des mamans m’écrivent pour me dire que leurs enfants réclament des mélanges Picorist alors qu’auparavant ils ne mangeaient que des gâteaux ou bonbons au goûter
Comment avez-vous financé le démarrage ?
Sur fonds propres, mais cela n’a pas requis un grand investissement étant donné que j’ai réalisé le site internet seule à 90% et que les achats de produits sont financés chaque mois par les abonnements.
Comment avez-vous trouvé vos premiers clients ?
Comme souvent, il s’agissait de proches : amis, famille, anciens collègues et clients… Ensuite, un peu de bouche à oreille et de community management. Je n’ai pas encore dégainé l’arme des RP et de la publicité type google ads, par souci d’économies mais aussi car il me semble très important au début de passer plus de temps à travailler sur la rétention plutôt que sur l’acquisition. Cela ne sert à rien de lancer de vastes campagnes d’acquisition sans s’être assuré que les clients existants sont déjà heureux ! En B2B, j’ai adopté une démarche commerciale plus classique.
Cela ne sert à rien de lancer de vastes campagnes d’acquisition sans s’être assuré que les clients existants sont déjà heureux
Votre stratégie marketing ?
À ce stade, j’ai un davantage un fil conducteur qu’une stratégie fixée dans le béton que j’appliquerais mécaniquement. Elle évolue au fil du temps grâce aux retours des clients, qui sont très précieux et utiles pour ajuster le positionnement et la stratégie. Je découvre régulièrement des cibles ou angles d’attaque auxquels je n’avais pas pensé !
Des projets ?
L’ambition de Picorist est d’offrir au plus grand nombre une alternative saine et délicieuse aux gâteaux et sucreries que l’on trouve généralement dans les distributeurs automatiques, cafétérias et supermarchés. Pour cela, mon ambition est de continuer le développement en B2C et B2C, et l’un des projets pour l’avenir serait éventuellement d’étendre la gamme à d’autres types de snacks healthy, bien qu’il y ait déjà fort à faire avec les fruits séchés et les graines !
Un conseil pour un futur entrepreneur qui voudrait se lancer sur le health food ?
Veiller à ne pas négliger le goût, c’est très important ! Les géants du healthy food présents depuis très longtemps dans nos supermarchés se font ringardiser par des petites marques anglo-saxonnes qui débarquent avec des expériences gustatives nouvelles et très travaillées. Si l’on veut aider les accros au « junk food » à manger plus sainement, il faut commencer par leur prouver que c’est bien meilleur ! La transition se fera alors d’elle même, et nous aurons réussi notre mission.
Les géants du healthy food présents depuis très longtemps dans nos supermarchés se font ringardiser par des petites marques anglo-saxonnes qui débarquent avec des expériences gustatives nouvelles et très travaillées